Dans le village Poto-poto, situé dans la sous-préfecture de Bangui Fleuve en République centrafricaine (RCA), près de 2 000 habitants dépendent d’un seul forage pour avoir de l’eau potable. Une situation alarmante qui soulève des inquiétudes en matière de santé publique, d’hygiène et de développement local. Oubangui-Médias s’est intéressé à ce sujet.
Le constat est déplorable. Le forage, installé il y a des années avec l’aide d’une organisation humanitaire, représente aujourd’hui la seule source fiable d’eau pour toute la communauté de Poto-poto, communément appelé Ancien Poste Bimbo. Chaque jour, dès les premières lueurs de l’après-midi, hommes, femmes et enfants se relaient en longues files d’attente, armés de bidons et de seaux pour chercher de l’eau. La scène, devenue quotidienne, témoigne du manque cruel d’infrastructures hydrauliques dans cette zone rurale.
Kira, une habitante de Poto-Poto explique la situation : « Nous avons un problème d’eau ici. Il n’y a qu’un seul forage pour desservir les habitants, de Mpoko jusqu’à Golgotha. Cela provoque parfois des disputes. En cas de pénurie, nous sommes obligés d’utiliser l’eau de la rivière Mpoko, ce qui nous expose à des infections comme le staphylocoque. Nous demandons la construction d’un autre forage. »
Cette dépendance à un unique point d’eau présente de nombreux risques. En cas de panne mécanique ou de contamination, c’est l’ensemble du village qui se retrouve privé d’eau, ce qui peut provoquer des maladies hydriques comme le choléra ou la diarrhée, particulièrement dangereuses pour les enfants et les personnes âgées.
Face à cette situation, les autorités locales alertent sur la nécessité de renforcer et de doter le village d’infrastructures hydrauliques. Flobert Kegnazomo, chef du village de Poto-Poto : « Tout va bien dans le village Poto-Poto, mais nous avons un problème d’accès à l’eau potable. Il n’y a qu’un seul forage pour approvisionner plus de 1937 habitants. Et lorsqu’il tombe en panne, nous n’avons d’autre choix que de consommer l’eau de la rivière. C’est la principale cause des maladies. » A expliqué l’autorité locale.
La solution passe par une mobilisation conjointe de l’État, des partenaires au développement et des communautés elles-mêmes pour financer de nouveaux forages, entretenir ceux qui existent déjà, et sensibiliser les populations à la gestion durable de l’eau. En attendant, à Poto-poto, la vie s’organise autour du forage. Malgré les difficultés, les habitants gardent espoir.
Deux Gracias Tchémanguéré, de retour d’une mission à Poto-poto
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