La journée mondiale de l’Alimentation édition 2022 a été commémorée en différée à Bouar, chef-lieu de la Nana-Mambaré. Elle a été couplée avec celle de la femme rurale. S’adressant à la population, le président Faustin Archange Touadera a trouvé nécessaire de mécaniser l’agriculture. Ci-après l’extrait de son discours.
« En organisant cette 77ème JMA, couplée avec la Journée Mondiale de la Femme Rurale, le Gouvernement voudrait poursuivre l’objectif initial qui est de sensibiliser les populations sur la faim, la pauvreté et d’inspirer des solutions de changement, et plus particulièrement de créer un système agroalimentaire qui fournisse de la nourriture nutritive en suffisance à des prix abordables pour tous, afin que personne ne souffre plus de faim et de malnutrition.
C’est aussi l’occasion de soutenir les petits producteurs locaux, de partager les meilleures pratiques culturales.
Je saisis cette occasion pour féliciter et encourager les femmes rurales centrafricaines, pour tous les sacrifices qu’elles ne cessent de consentir au quotidien, dans la lutte contre la pauvreté, la faim, la malnutrition et surtout pour leur autonomisation.
• Distingués invités ;
• Mesdames et Messieurs ;
Le thème retenu pour cette année, à savoir : « Ne laisser personne de côté », est un véritable cri de ralliement face à la détérioration de la sécurité alimentaire dans le monde et particulièrement dans notre pays.
Il est en lien avec la COP 27 à laquelle je viens de participer à Charm El Cheikh, en Egypte, et qui intervient après une année marquée par des chocs climatiques, des tensions géopolitiques et des défis financiers énergétiques et alimentaires sans précédent.
Ce thème met également en évidence qu’il est nécessaire de saisir toutes les opportunités qui conduisent à la mise en valeur des potentialités locales, avec l’inclusion des acteurs locaux.
Ainsi, les acteurs locaux joueront un rôle d’importance dans le contrôle des chaînes de valeur indispensables pour l’amélioration des revenus et la réduction des inégalités sociales.
A cet sujet, je réitère ici ma dernière déclaration du 2 septembre 2022, au Sommet mondial sur les systèmes alimentaires durables, par laquelle j’avais engagé le Gouvernement à :
– réhabiliter les infrastructures communautaires de communication, de santé, d’éducation et de formation ;
– appuyer les petits producteurs à avoir accès aux financements et à un appui technique adéquat ;
– créer les conditions pour l’exploitation d’environ 5 à 6 millions d’hectares de nos terres arables d’ici les trois prochaines années contre 700.000 hectares actuellement exploités.
J’invite donc le Gouvernement, les Partenaires Techniques et Financiers ainsi que le secteur privé à y prêter une attention car, c’est dans ces conditions que nos producteurs auront accès aux moyens de production et que les inégalités pourront être réduites aux fins de nous assurer une inclusion sociale durable.
Mesdames et Messieurs ;
Ma vision demeure la même pour le secteur agricole, au sens large. Ce secteur doit jouer pleinement son rôle de production alimentaire et de création de revenus, pour la majorité de nos populations actives qui vivent de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la pisciculture et de la foresterie.
La mécanisation agricole s’impose. Je salue la contribution de plus en plus visible de certains Partenaires Financiers qui achètent et mettent à la disposition des agriculteurs des tracteurs agricoles autour de la filière maïs.
L’effort doit être poursuivi et accompagné d’un renforcement de capacité des ayants droit, car il s’agit d’un changement de paradigme et de mentalité.
Il faudra aussi promouvoir l’esprit entrepreneurial dans le milieu rural, dans un environnement coopératif.
C’est à travers un travail en groupe et surtout communautaire que l’on se consolidera pour relever les innombrables défis qui se dressent devant nous.
• Vaillants Producteurs Agricoles, Eleveurs, Pêcheurs et Aquaculteurs ;
La cérémonie qui nous réunit en ce jour, me donne l’occasion de renouveler mon engagement pour le relèvement durable de notre pays à travers l’agriculture qui occupe 70% de la population centrafricaine.
Cet engagement se concrétise par l’existence de plusieurs nouveaux projets de Développement Rural à savoir :
– le Projet d’Amélioration de la Productivité et de l’Accès aux marchés des produits agropastoraux dans les savanes (PRAPAM), financé par le FIDA ;
– le Projet de Réponses Urgentes à la crise Alimentaire en Centrafrique (PRUCAC), financé par la Banque Mondiale ;
– le Projet d’Appui à la Résilience et à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans les Préfectures de la Kémo et de la Ouaka (PARSANKO), financé par la BAD ;
– le mouvement coopératif qui se créé dans tous les domaines.
J’appelle donc à la prise de conscience de chacun d’entre nous, afin de ne laisser personne de côté pour l’amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie du peuple centrafricain ».
Oubangui Médias
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