Initié par le Président de la République Faustin Archange Touadera, « Kwa ti kodro » est une activité qui consiste à mettre de la propreté dans les différentes villes du pays. Une initiative très louable qui favorise la salubrité et lutte contre l’envahissement des moustiques qui provoquent le paludisme.

Comme un couteau à double tranchant, cette activité salutaire est en train de créer d’autres soucis dans la société. La mauvaise interprétation, compréhension et mise en œuvre de cette initiative a provoqué des plaintes négatives auprès des communautés.

Mêmes les pharmacies sont fermées

Nous voulons parler ici de la restriction voire l’interdiction des services d’urgences entre autres celui de la pharmacie. Wilfried qui habite Boy-Rabe dans le 4e arrondissement de Bangui témoigne : « Je suis un fonctionnaire de l’Etat. Je travaille toute la semaine. Le samedi, je suis allé pratiquer du sport pour me maintenir en bonne forme.  En rentrant à la maison, j’ai décidé de faire un tour à la pharmacie pour acheter quelques médicaments pour raison de sanitaires. Malheureusement, je me suis rendu compte que les portes des pharmacies sont toutes fermées. A ma grande surprise, les gens m’ont fait savoir que c’est toujours ainsi chaque samedi ».

Dépassé, Wilfried s’interroge : « Est-ce-que c’est de cette manière que le président a taillé le déroulement de l’activité kwa ti kodro ? Sachant que les urgences ne manquent pas surtout en matière de la santé. N’est-ce pas là encore un handicap à corriger? Je pense que ce côté doit être révisé. On peut perdre des parents hospitalisés à cause de cette mauvaise organisation ».

A Bambari, c’est devenu le jeu du chat contre la souris entre les policiers et conducteurs de mototaxis

A Bambari dans la Ouaka à près de 400 km de Bangui, la population se plaint aussi de cette triste réalité. Dans cette localité, c’est un combat chaque samedi matin entre les Forces de Sécurité Intérieure et les conducteurs des mototaxis : « Avoir du carburant à Bambari n’est pas du tout facile.  Le prix varie entre 2000 à 2500F. Malgré tout cela, on doit se décarcasser pour en avoir. Alors, si on veut sortir avant 10heures pour chercher du carburant, les policiers nous arrêtent. Ils réclament 15. 000F. Si tu refuses, ta moto est transférée au Commissariat ».

C’est de la justice ou de raquette ?

Pour Aubin, cette pratique n’est pas dans les normes : « Si les policiers pensent que nous sommes en infraction, ils doivent délivrer de quittance pour que l’argent soit versé dans la caisse de l’Etat. Dommage que ce n’est pas le cas. Ils empochent directement cet argent pour en profiter de leur weekend. C’est une manière de nous racketter seulement. Les autorités administratives sont au courant mais elles ne disent rien », s’est-il indigné.

Ces deux exemples sont justes illustratifs. Il y a pleins des services d’urgences que les autorités doivent autoriser pour ne pas créer un impact négatif sur la population, non seulement à Bangui mais sur toute l’étendue du territoire. Il y a tant de plainte dans le quartier. C’est un mauvais signe. Cette initiative de « Kwa ti kodro » s’inscrit dans le cadre du bienêtre de la population. Evitons que cela se tourne au vinaigre.

Rayms Yanguere