Le journal Oubangui Medias de passage à Berberati au mois de juillet s’est intéressé au ramassage des crevettes rouges, une source de revenu pour certaines familles. Le cas patent est celui de Micheline, l’une des vendeuses de cet aliment de règne de crustacé dans la ville de Berberati dans la Mamberé-Kadéï.

La crevette est un petit crustacé d’eau douce très convoité par les ressortissants et habitants de Berberati. Il en existe diverses variétés et sont différentes par leurs tailles et leurs couleurs. Grise ou rouge, elles se cuisinent facilement et possèdent des apports et des bienfaits nutritionnels, très intéressants, selon les consommateurs.

Assise sur un tronc d’arbre juste en face du motel Mont Fleury de Berberati, Micheline mère de 9 enfants dont trois filles et six garçons est l’une des vendeuses de cet aliment. Elle nous raconte comment son mari et elle-même ramassent ces crevettes qui selon elle, ont la couleur grise mais après les avoir fait bouillir, changent de couleur pour devenir rouge.

A Berberati dans la Mamberé-Kadéï, les pêcheurs utilisent des moyens rudimentaires pour le ramassage des crevettes. Cette pêche est rentable seulement pendant la saison sèche, ce qui fait que le prix n’est pas stable.

Lors de cette interview qui a duré près de 10 minutes avec Micheline, cette dernière a souligné que le ramassage et la vente des crevettes sont deux activités qui permettent à elle et son mari de supporter les charges de leur petite famille: « Nous quittons généralement la maison à partir de 17 h mon mari et moi. Il nous faut nécessairement une lampe torche de poche, une allumette et des paniers permettant de ramasser les crevettes sur la rive Batouri. Pour ce ramassage, il est nécessaire d’avoir un panier et une machette. Quand une crevette est aperçue, nous la poussons avec la machette dans le panier. Après cette étape nous procédons à la vente », a-t-elle expliqué.

« Si nous arrivons à ramasser une demie cuvette, nous livrons aux commerçantes à 25.000 FCFA prix taxé et selon la quantité. Mais en saison sèche, nous augmentons à 45.000 FCFA la demie cuvette »,  précise Micheline.

Pourquoi celles-ci ne sont pas ramassées à la main?

Micheline nous précise que ces crevettes comme tout autre insecte, sont trop dangereuses. « Elles sont capables de nous pincer », ajoute- t-elle.

Au départ, ces crevettes avaient la couleur grise mais après les avoir bouillies, elles deviennent rouge systématiquement.

Micheline évoque toutefois les difficultés qu’ils rencontrent pendant le ramassage des crevettes. « Tous les pêcheurs des crevettes éprouvent d’énormes difficultés. Nous croisons des serpents lors des pêches et il faut être brave puisque ces serpents ne badinent pas. Parfois, ils nous mordent soit c’est nous qui les tuons. C’est pourquoi, il faut être vigilant lors des ramassages et avoir une machette en main pour se défendre », a expliqué Micheline.

A Berberati, il y a plusieurs manières de préparer ces crevettes. « Parfois, nous les faisons bouillir avec de l’huile végétale simple et avec du sel mais sur commande de nos clients. Nous les préparons avec les feuilles de gnetum », a indiqué Tatiana, une serveuse au motel Mont Fleury de Berberati.

Précisons que la crevette est forte en sélénium et vitamine B3. 100 g de crevettes contiennent 19 g de protéines, idéales pour le maintien de la masse musculaire.

Ces crevettes ont tout de même un petit défaut qu’il est important de connaître. Elles contiennent des purines, précurseur de l’acide urique, qui peuvent accentuer les douleurs liées aux rhumatismes chez les personnes sujettes aux crises de goutte.

Christian Steve SINGA de passage à Berberati.