La sous-préfecture de Damara dans l’Ombella M’poko, située à 70 kilomètres de Bangui a vibré le samedi 21 août 2021 au rythme des festivités en différé de la Journée internationale de la jeunesse.

La Journée internationale de la jeunesse a été instaurée en 1999 par l’Assemblée générale des Nations-Unies afin de rendre hommage à la jeunesse qui est toujours considérée comme le fer de lance du développement socio-économique d’un État.

Selon les normes, cette journée est célébrée chaque 12 août dans le monde entier. Cependant, en République centrafricaine, la cérémonie a été reportée du fait que l’agenda du président de la République Faustin Archange Touadera était chargé ce jour-là d’où il a demandé le report de cette célébration dans l’optique d’honorer de sa présence à la cérémonie.  

Si la thématique internationale pour cette année est « Transformer les systèmes alimentaires : les innovations des jeunes pour la santé humaine et celle de notre planète », le Conseil national de la jeunesse centrafricaine (CNJCA) a choisi quant à lui de célébrer cette journée sur le plan national autour de la thématique suivante : «L’engagement des jeunes, pour la consolidation de la paix et la participation dans la gouvernance locale ».  Pour la présidente du Conseil national de la jeunesse centrafricaine Pamela Audrey Derom : «  Le choix de ce thème n’est pas fortuit mais il fait référence aux réalités de la République centrafricaine qui obligent la prise de conscience et la participation active des jeunes pour le relèvement de la nation ».

Visibilité de la Journée

Comme il avait lui-même souhaité la célébration en différé de cette journée sur le plan national, le chef de l’Etat Faustin Archange Touadera a finalement effectué le déplacement sur Damara afin de prouver à la jeunesse qu’il est toujours disposé a travailler ensemble avec les jeunes durant son second quinquennat.

Dans son discours de la circonstance, le président Faustin Archange Touadera a appelé les membres du Conseil national de la jeunesse centrafricaine à plus de maturité dans les prises des décisions aux milieux jeunes. Il a demandé également à toute la jeunesse centrafricaine de se lever comme un seul homme pour apporter leur pierre à l’édifice : « Je demande aux jeunes de se réveiller et de prendre leur responsabilité pour le retour définitif de la paix en Centrafrique. Souvent, c’est la jeunesse qui est toujours manipulée et se retrouve encore les toutes premières victimes des crises militaro-politiques dans ce pays.

« Pour ce faire, vous devez être des ambassadeurs de la paix auprès de vos pairs. Ne cédez pas à la manipulation mais défendez la nuit à travers des initiales innovantes et constructives. En agissant, je serai toujours là pour vous accompagner pour qu’ensemble nous rétablissons ce pays », a-t-il lancé.

Il a saisi cette opportunité pour sensibiliser les jeunes à se former sur tous les plans car seuls les diplômes universitaires et la fonction publique ne peuvent pas donner du travail à tout le monde. Les jeunes doivent miser sur les formations professionnelles et l’entreprenariat pour gagner honnêtement leur vie. Toutefois, Faustin Archange Touadera a tiré beaucoup l’attention des jeunes sur l’usage du numérique plus précisément des réseaux sociaux que les jeunes utilisent aujourd’hui pour se lancer dans des injures, attiser la haine alors que ces réseaux sociaux doivent servir des instruments qui peuvent aider dans le cadre de la sensibilisation du retour de la paix et de la cohésion sociale.

Pamela Audrey Derom, présidente du Conseil national de la jeunesse centrafricaine, a demandé aux autorités du pays de faire confiance aux jeunes de la Centrafrique : « Nous savons combien de fois la jeunesse centrafricaine ne cesse de se mobiliser pour le retour de la paix dans le pays. Cependant, j’appelle au bon sens du président Faustin Archange Touadera et du gouvernement que dirige le premier ministre Henri-Marie Dondra, de ne pas tourner le dos à la jeunesse. Nous savons que la jeunesse centrafricaine actuelle a beaucoup de potentiel, il est alors important que les autorités nationales nous donnent aussi des occasions pour servir le pays.  Nous ne devons pas être oubliés dans les instances des prises de décisions car l’avenir d’un État repose sur sa jeunesse ».   

La forte délégation des jeunes venant de Bangui, couplée avec celle de Damara a profité pour partager leurs expériences la veille de la cérémonie autour d’un feu de camp. L’occasion est ainsi donnée à ces jeunes de dire des contes, de jouer aux devinettes dans le but de se ressourcer sur le plan culturel. 


Beach Man alias Handicapable en prestation à Damara à l’occasion de la JIJ
 

Ladite célébration a été déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement. Les festivités ont été organisées par le bureau du Conseil national de la jeunesse centrafricaine en collaboration avec UNFPA, la Minusca, l’ONG COOPI, les volontaires des Nations-Unies, le PNUD et Awatole,  sans oublier l’apport considérable du gouvernement par le biais du ministère de la promotion de la jeunesse, des sports et de l’éducation civique que dirige le ministre Aristide Briand Reboas.   Et pour tout couronner, le public a été emporté par les groupes de danse traditionnel et surtout par l’artiste rappeur Beach Man appelé encore Handicapable du fait qu’il est handicapé et qui a enthousiasmé la foule par sa monté sur la scène. 

Brice Ledoux Saramalet