Situé à environ 7 kilomètres de Bangui derrière la colline des Bas-Oubangui précisément dans la commune de Bimbo 5, le village Kpata n’a rien à envier aux autres villages. Dès l’aurore, le chant des oiseaux couplé à celui du coq, laissent entendre une harmonieuse mélodie telle composée par un talentueux artiste.

Le village Kpata est également bercé par une douce petite rivière poissonneuse et qui sert également de source d’eau qui arrose la vie des villageois en matière de consommation. Le nom de cette rivière d’où le village à lui-même tirer son nom. 

Après être réveillés, les habitants de Kpata prennent leur café noir, souvent sans beignets et mangent allègrement le reste de repas du soir. Puis, les femmes avec leur cuvette sur la tête, certaines tiennent la main des bambins, d’autres attachent leurs nouveaux nés au dos. Et, les hommes, leur fusil de chasse sur les épaules, suivi de leur chien, tous se mènent à la direction des champs pour revenir l’après-midi.

« Une fois au champ, tandis que les femmes s’occupent des travaux champêtres, les hommes accompagnés des chiens organisent une partie de chasse qui est souvent soldée positivement même si parfois le vaillant chasseur rentre bredouille. De retour à la maison, les femmes se mobilisent pour préparer le repas du soir, cependant les hommes se rassemblent pour mouiller le bec avec du vin de palme. Comme si tout est chronométré, le repas est servi le soir. Quelques instants après, la belle l’une se présente dans sa splendeur. Les enfants sortent pour jouer à la belle étoile. Ce moment est alors agrémenté par des chants et danses traditionnelles », a expliqué Pierre Yetoman, ancien chef du village que nous avons interrogé.

Pour couronner la journée, les jeunes garçons se retrouvent auprès du grand-père, qui prend place tranquillement dans sa chaise longue. « Ce dernier, relate des contes et organise des jeux de devinette. Il profite de cette opportunité pour donner les secrets de chasse et de pêche aux jeunes futurs héros du village. Au même moment, les jeunes filles prennent place aussi autour de la grand-mère qui leur enseigne des cours sur l’art culinaire et la gestion du foyer conjugale », a ajouté la même source. 

En outre, quelques habitants que nous avons rencontré ont tous affirmé qu’ils adorent leur mode de vie. Cependant, le passage des rebelles de la CPC qui avaient lancé une offense échouée sur Bangui et qui ont envahi le village a semé de la panique. Mais, grâce au plan de la reconquête des villes mis en place par les FACA et les troupes alliées, ces groupes armés ont été finalement chassés. Triste est de constater que ces hommes armés ont incendié des maisons, détruit le cheptel et ont mis les villageois dans une situation humanitaire très préoccupante.

Il est important d’ajouter que le village qui selon Pierre Yetoman a existé déjà il y a plus de quarante ans ne dispose pas d’école ni un petit centre de santé voire un point d’eau potable. Ce qui oblige les habitants à faire recours à l’indigénat pour se faire soigner et à l’eau de source qui n’est même pas potable. Ce qui rend encore déplorable leur situation. 

Devant cette situation, tous comme un seul homme, ces habitants lancent un SOS au gouvernement, aux ONG et aux personnes de bonne volonté de leur venir en aide humanitaire. 

Rayms Yanguere