Les travaux de réhabilitation de l’avenue Idriss Deby dans le 3eme arrondissement de Bangui tournent au ralenti. Le délai de la réalisation de ces travaux est dépassé, ceci a fait que la population environnante de Km 5 est exaspérée par la lenteur des travaux de bitumes enrobés de cette grande voie.

En effet, les partenaires internationaux(Union Européenne, AFD et BDEAC) ont alloué un montant estimé à hauteur de 3.264.637.530 F CFA pour réhabiliter l’avenue Idriss Deby Itno dans le 3éme arrondissement de Bangui. Cette rue relie l’avenue de France à l’avenue Barthélemy Boganda sur une distance de 1,580 Kilomètres et 12,80 mètres de large.

Il est évident que, le développement d’un pays est avéré par les réalisations de grandes infrastructures routières. C’est le souhait de tout un peuple de Centrafrique. Triste est la réalité vécue par la population Km 5 qui est exacerbée par la lenteur des travaux de bitumes enrobés de cette avenue ou les dates fatidiques de réception sont reportées à plusieurs reprises.

A cet effet, Oubangui Médias a recueilli des témoignages des habitants de la localité qui expriment leurs déceptions.  Ayoub, chauffeur  se confie à Oubangui Médias en ces termes « Les travaux de réhabilitation de cette route m’ont déçu à cause de la lenteur. Depuis qu’ils ont commencé ce chantier, le délai des travaux est largement dépassé, mais les travaux ne sont pas encore terminés. Pourtant, ils ont rassuré la population que ce chantier va durer une année. Maintenant, nous sommes bloqués dans nos activités, il n’y a pas moyen de circuler librement ».

Selon les informations Oubangui Médias, «  la société SIMGA 2 n’a aucunement respecté son cahier de charge de faire les sous-traitances avec les petites entreprises locales pour accélérer les travaux. A titre d’exemple, pour les travaux d’électrification, ce sont des tiers qui bricolent le branchement et elle négocie de gré à gré pour la réinstallation des conducteurs d’eau enlevés qui ne répondent plus à la dimension standard.  

Une femme de ménage se plaint aussi. « Normalement, à la saison sèche, un camion arrosoir doit nécessairement arroser la voie pour nous éviter des maladies à infection respiratoire virale. Notre santé est menacée. Nous leur demandons d’arroser l’avenue mais ils nous répondent qu’il n’y a plus d’eau dans la citerne », a-t-elle déclaré Djamila.

Les jeunes des quartiers (sénégalais, gbaya Dombia, camerounais…) se plaignent aussi du fait qu’ils ne sont pas enrôlés dans cette entreprise SIGMA 2 pour la main d’œuvre locale. Ils regrettent le fait que les mains d’œuvres viennent d’ailleurs pour travailler dans leurs localités. Et pourtant, les autorités avaient demandé aux entreprises de prendre des mains d’œuvres locales.

Ces habitants soulignent aussi les machines importées par cette société tombent régulièrement en panne, ralentissant ainsi l’avancement des travaux. Un constat fait par un autre qui affirme que l’entreprise loue des machines et ce qui fait que les travaux ne peuvent pas tourner normalement.

Même si les travaux sont beaucoup critiqués, certains habitants restent confiants car, disent-ils, « qui va doucement va surement ».

La société a évoqué plusieurs raisons qui ont occasionné ce retard. Un cadre de cette société nous a confié sous l’anonymat que la première difficulté était liée à la pandémie Covid-19 qui n’a pas permis d’importer les matériaux de travail. Ensuite, il faut ajouter l’insécurité qui freiné tout, notamment le blocus de l’axe principale Bangui-Garoua-Mboulaye. Mais les travaux sont réalisés d’une manière professionnelle.

Les travaux de réhabilitation de l’avenue Idriss Deby ont été lancés le 06 juillet 2020 pour un délai d’exécution d’une année. Mais là, rien n’est encore prêt pour la livraison de cette avenue.

Assimby Komodou