Un atelier de renforcement de capacité des formateurs au niveau de l’ENAM ayant appelés à enseigner des élèves magistrats et greffier a été organisé avec l’appui du Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD), la MINUSCA, l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique et d’un expert international de la Justice, ce lundi 18 Juillet 2022 au complexe Galaxie, en présence de Arnaud Djoubaye Abazene ministre d’Etat à la justice accompagné de l’ambassadrice des Etats Unis.
En effet, l’objectif principal est de renforcer l’enseignement initial des magistrats et des greffiers de l’ordre judiciaire, en accordant une priorité au droit, à la procédure pénale ainsi qu’à l’apprentissage des techniques professionnelles du magistrat et du greffier et des connaissances transversales ou pertinents liées au contexte centrafricain.
Le gouvernement centrafricain s’est doté d’une politique sectorielle de la justice (PSJ) adopté, le 12 décembre 2019, qui constitue la feuille de route pour la réforme du secteur de la justice au profit de tous les justiciables, et dont la mise en œuvre a débuté avec l’adoption d’un décret établissant le mécanisme institutionnel de coordination et de mise en œuvre de la politique sectorielles en juin 2020.
La PSJ compte parmi ses objectifs le renforcement de la demande de justice et de l’accès à tous à la justice, le renforcement de la chaine pénale, la réforme pénitentiaire et le respect des droits humains et mise en œuvre de la justice transitionnelles.
Arnaud Djoubaye Abazene, Ministre d’Etat de la Justice donne des précisions : « l’objectif principal de cet atelier est de renforcer la capacité des formateurs au niveau de l’ENAM, identifier les vrais problèmes au niveau de l’ENAM grâce à l’appui du PNUD et de l’Ambassade des Etats-Unis qui ont identifié un expert qui va échanger avec les magistrats, greffiers et tous ceux qui interviennent au niveau de l’ENAM en tant qu’enseignant surtout dans le cas de cette promotion pour voir un peu la manière par laquelle les choses se passent » précise-t-il.
Le projet conjoint PNUD et Minusca d’Appui à la justice pénale et au secteur de la Justice en République Centrafricaine, financé par les Etats Unis, s’inscrit dans le cadre de la PSJ en particulier son axe II intitulé « Renforcement de l’offre de justice ». Le projet prévoit en particulier d’améliorer l’offre de justice par une augmentation, professionnalisation et féminisation du personnel de la justice. Ce projet est intégré au sein du Programme conjoint PNUD et Minusca d’appui à la « Restauration de l’Etat de droit et à la réforme des secteurs de la justice et sécurité en République Centrafricaine 2020-2023 ».
Ce programme a soutenu le recrutement et la formation de nouvelles forces de sécurité intérieure et de personnel pénitentiaire, ce qui constitue une contribution majeure à l’expansion de l’autorité de l’Etat en RCA avec davantage des ressources humaines professionnalisées dans les secteurs clés de la sécurité.
Toutefois, le secteur judiciaire manque toujours de personnel qualifié de pouvoir être présent et compétent dans tout le pays afin de répondre aux demandes de la population. Conformément à la PSJ, une lettre d’Accord standard a été signée, au mois de septembre 2021, entre l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) et le PNUD concernant un projet de recrutement et de formation des magistrats et de greffiers.
En outre, ce projet prévoit à soutenir le recrutement et la formation de 60 magistrats et 40 greffiers qui seront formés au sein de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature, en assurant une représentation géographique et une égalité du genre, le développement et le soutien du programme d’études, la formation de formateurs nationaux et le soutien à la formation proprement dite.
Patricia Mahoney, l’Ambassadrice des Etats Unis s’est exprimée en ces termes : « Je suis fière d’assister à cette cérémonie de lancement de la formation des formateurs des magistrats et greffiers, après ce long processus de sélection de recrutement et de formation, la RCA aura bientôt 60 Magistrats et 40 Greffiers de plus. Le gouvernement américain appui le secteur de la Justice en Centrafrique, parce que nous restons convaincus que la bonne gouvernance et l’établissement de l’état de droit sont nécessaires pour la paix durable, la stabilisation de la République Centrafricaine ».
Selon la même source, pour avoir des institutions fortes, il est nécessaire d’avoir un personnel fort, recruté, formé et qui sera la racine du système durable. « Nous espérons que cet appui américain peut mettre à terme un meilleur accès à une justice indépendante à partir d’une meilleure qualité; pour cela l’intégration dans nos fonctions publiques de ces futurs magistrats et greffiers doit être anticipée pour éviter les erreurs du passé »
L’ambassadrice des Etats Unis affirme que : « Nous espérons également que l’accès à la justice que nous souhaitons et que le gouvernement américain finance puisse réellement contribuer à renforcer le processus de la paix en Centrafrique, à consolider les institutions étatiques particulièrement dans le domaine de la justice à gage d’un avenir meilleur du peuple centrafricain qui pourrait enfin aspirer à la prospérité » ajoute-t-elle.
En outre, cet atelier vise à sensibiliser véritablement les formateurs magistrats et greffiers, quel que soit leur rang, à l’importance essentielle de la formation des futurs magistrats et greffiers à l’ENAM et de l’éthique dans leur vie professionnelle et personnelle et de leur donner une compréhension plus fine de ces questions.
Arnaud Djoubaye Abazene, Ministre d’Etat de la Justice ajoute : « Toutes nos reconnaissances à l’Ambassade des Etats-Unis, gouvernement pour cet appui multiforme dans le cas de renforcement de l’état de droit de lutte contre l’impunité, la formation du personnel qualifié pour encadrer les jeunes apprenants et particulièrement le PNUD qui pilote cette formation, cela témoigne de l’intérêt que la communauté internationale dans sa globalité accorde à la stabilité en République Centrafricaine »
Cependant, les formateurs magistrats et greffiers participants auront acquis les connaissances et compétences sur : une compréhension approfondie des origines, de la finalité et du teneur des principes de former les formateurs sur diverses questions (par exemple, sur la déontologie judiciaire, ainsi que de leur pertinence et de leur application dans le cadre de la professionnelle et de la vie personnelle) ; une capacité accrue de repérer les situations dans lesquelles les questions d’apprentissage, de transmettre le savoir faire, les méthodes d’enseignement judicaires et l’acquisition de diverses méthodes devant permettre de faire face à tout problème pouvant se poser en la matière d’être plus efficace afin de répondre aux attentes de la Population Centrafricaine.
Eliphaz Niamazime
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