Pour que le taux de chômage soit réduit en République Centrafricaine (RCA), les jeunes centrafricains se sont lancés beaucoup plus dans des différentes activités génératrices de revenu. C’est ainsi que Papy Mbongo alias Fally, propriétaire d’un salon de manucure et pédicure appelé « Palais de Beauté » au marché Petevo dans le 6e arrondissement de Bangui explique au journal Oubangui Médias les bienfaits de cette activité pour lui, sa famille et la jeunesse centrafricaine en quête de l’emploi.

« Palais de beauté » est situé dans le marché Petevo et se focalise sur le maquillage des ongles ainsi que le soin de visage. Ce salon ouvre ses portes à 8h GMT pour clôturer ses activités vers 17h GMT et ce, tous les jours. Fally, a bien habillé son salon afin que ses clients soient à l’aise. Des fauteuils bien habillés, le tapis au sol, des tabourets, même le poste récepteur Radio afin de satisfaire sa clientèle.

Papy Mbongo alias Fally explique ses débuts dans ce métier ainsi que les bienfaits pour sa famille : « Je suis père de 3 enfants et fiancé. J’ai commencé cette activité à l’âge de 22 ans aux km 5 et j’ai déjà passé 11 ans dans ce métier. Grâce à ce travail, j’arrive à payer mon loyer, l’écolage de mes enfants et prendre soin de ma famille. Et aussi, j’ai payé un terrain grâce à cette activité. Pour le moment, je compte construire une maison d’habitation sur ce terrain. Ce métier est avantageux  pour moi».

Dans ce pays, beaucoup de jeunes ne veulent pas être autonomes. Même si on travaille pour l’Etat, il faut avoir un métier à côté afin de faire face au besoin quotidien : « Les jeunes qui ne veulent pas faire quelque chose pour gagner leurs vies, je leur demande d’avoir une vision, un métier. Comme on le dit souvent, il n’y a pas de sot métier dans ce pays. Ce n’est pas tout le monde qui doit travailler au bureau, le destin diffère d’une personne à une autre. Donc, si tu n’es pas fait pour travailler au bureau, il faut se lancer dans l’entrepreneuriat », a-t-il conseillé.

Ce dernier temps en RCA, le prix des produits de première nécessité augmente sur le marché ce qui fait que les commerçants font de bénéficies indument. Fally s’est confronté à ces difficultés : « Tout travail ne manque pas des difficultés. J’ai eu beaucoup de difficulté par rapport au prix des articles qui sont en hausse. Avant, nous payons le verni à 200 FCFA, le faux ongle à 100 FCFA, le super glu à 100 FCFA. Maintenant, trois vernis se vendent à 1000 FCFA, le faux ongle à 150 FCFA et le super glu est à 200 FCFA. Donc, tout est devenu chère », souligne cet artisan.

Malgré la hausse du prix partout en RCA, ce dernier fait toujours en sorte que ses clients soient satisfaits. Chez Fally, si une cliente apporte ses produits,  elle paie seulement les différences et les prix varient selon les articles. Il donne des précisions: « Ici dans mon salon, je fais les manucures à 1000 FCFA, le faux cil naturelle à 2000 FCFA, le faux cil synthétique à 1000 FCFA, le cipale à 500 FCFA. Tout ceci varie selon les qualités de ces choses. Une cliente peut amener ses objets, elle paye seulement la main d’œuvre, mais si c’est moi qui fait tout, elle paye le prix normal que j’ai indiqué».

Dès 8h30, plusieurs femmes sont déjà dans ce salon. Pourtant plusieurs salons sont dans les alentours du marché Petevo. Jocelyne, l’une des clientes nous dit pourquoi elle s’intéresse au salon le « Palais de Beauté » : « Nous avons choisie Fally pourquoi ? Parce que ici avant tout, il nous accueille bien et il a des bons fauteuils que même si nous passons plusieurs heures, nous ne nous inquiétons de rien. Et la qualité de son travail est impeccable, surtout la manière qu’il pose les ongles permet à ce que ces ongles durent longtemps. Moi par exemple, j’ai quitté le PK12 pour venir jusqu’ici, c’est pour dire qu’il a du talent. C’est d’ailleurs un expert, un ancien du domaine ».

Fally paie régulièrement les taxes communautaires à la Mairie dudit arrondissement ainsi que local qu’il utilise pour son salon, comme nous a témoigné un responsable municipale.

Pour aider ses paires jeunes, Fally travaille avec quelques jeunes qui font à leur compte, en cherchant quelques marchés auprès des femmes. Selon ce dernier, il a le projet d’ouvrir un grand salon afin de former des jeunes qui ont du talent et qui n’ont pas la possibilité de le mettre en pratique. Comme projet personnel, il compte se perfectionner dans des pays où ce métier est très bien développé afin de revenir former les autres jeunes dans son salon.

C’est pourquoi, Fally lance un appel à toutes les bonnes volontés de l’accompagner dans sa vision.

Ils sont très nombreux, ces jeunes qui ont compris la nécessité de développer des métiers afin de subvenir à leurs besoins.

Dans ce pays où 70% sont constitués des jeunes, le taux de chômage en milieu jeune, établi en 2016 par l’Agence Centrafricaine de Formation Professionnelle et de l’Emploi (ACFPE) est estimé à 82%.

Avec les multiples crises qui ont détruit le tissu économique du pays, les jeunes centrafricains, à la foi actrice des conflits et victimes en même temps sont affectés par le sous-emploi, malgré d’énorme effort qui se font par les autorités en place pour réduire le taux de chômage en milieu jeune.

Mais, des jeunes comme Fally ont compris la nécessité de développer l’entreprenariat pour se créer de l’emploi, de richesse et permettre à d’autres jeunes de trouver aussi de l’emploi.

Etant l’avenir du pays, ces jeunes méritent une attention particulière et l’Etat devrait être dans l’obligation de les accompagner y compris les institutions de microcrédits.

Dorcas Bangui Yabanga