Lors du récent dialogue dit républicain, les parties prenantes à cette rencontre ont formulé plusieurs recommandations parmi lesquelles, la traduction des auteurs et co-auteur du malheur des centrafricains en justice. 

L’on dénombre aujourd’hui une panoplie des associations des victimes des crises militaro-politiques, celles-ci continuent de se poser la question si leurs bourreaux seront juger ou non.

De 2003 à ce jour, les milliers des centrafricains qui ont subi d’une manière directe ou indirecte les dégâts collatéraux de ces crises n’ont pas apprécié l’amnistie accordée aux chefs rebelles et aussi leurs implications dans la gestion des choses publiques. Une situation qui selon eux, est à l’origine de perpétuelle crise en RCA.

Si l’on se réfère aux multiples fora et dialogues tenus ici ou ailleurs, toutes les recommandations exigent la dissolution des mouvements rebelles sur le territoire centrafricain mais jusqu’à ce jours l’on assiste de jour en jour à la prolifération des mouvements rebelles. Ces derniers érigent des barrières illégales sur les différents axes à l’intérieur du pays pour racketter les paisibles citoyens, empêchant ainsi la libre circulation.

Ces recommandations sont restées à ce jour lettre morte, une situation qui inquiète ces organisations des victimes qui pensent que ces multiples amnisties risquent d’être à l’origine d’une autre crise.

Malgré la mise en place des instruments juridiques forts, comme par exemple la Cour pénale spéciale (CPS) qui est soutenue par plus de cinq pays et des organisations internationales, cet instrument juridique n’arrive pas à essuyer les larmes des victimes, en traduisant les auteurs de ces multiples crises aujourd’hui en liberté et qui jouent parfois à la largesse des autorités.

Dans son discours lors de la prestation du serment, le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra, a souligné qu’il va faire de la « lutte contre l’impunité zéro la colonne vertébrale » de son deuxième quinquennat. Mais grande est la surprise des victimes d’assister à un scénario qui ne dit pas son nom entre le gouvernement et la CPS, lors de l’arrestation de Hassan Bouba, l’ancien chef rebelle qui a finalement repris son fauteuil au gouvernement.

Cette lutte contre l’impunité demeure encore une illusion et le peuple centrafricain ainsi que les victimes se posent encore la question à quand celle-ci deviendra-t-elle une réalité ?

En tout cas, cette question mérite d’être posée. D’aucuns diront que la justice est lente mais dans le contexte centrafricain, cette lenteur serait la source d’un nouveau conflit. Car, à force d’attendre, les victimes d’aujourd’hui, peuvent devenir des bourreaux de demain.

La parole doit-être traduite dans les actes, en vue de permettre aux victimes d’être soulagées.

Lors des descentes sur le terrain à l’intérieur du pays, après son installation, la commission vérité, justice, réparation et réconciliation (CVJRR), a recueilli les attentes des victimes qui ont seulement demandé que la justice soit faite avant la réconciliation. L’heure n’est plus à l’impunité qui est toujours source d’une autre crise.

Christian Steve Singa