Les élections avancent à grand-pas dans le pays, au moment où la préfecture de la Basse-Kotto s’évertue à maintenir la paix et la stabilité. Elysée Loban, préfet intérimaire de la Basse-Kotto brosse dans une interview exclusive le niveau de préparation des élections, la question du déploiement de l’autorité de l’Etat et les questions de réhabilitation des infrastructures.

Monsieur Elysée Loban, Préfet intérimaire de la Basse-Kotto, Bonjour.

Elysée Loban : Bonjour journaliste

La Centrafrique s’apprête à élire ses représentants à l’Assemblée Nationale et son président. Comment la Basse-Kotto se prépare pour les prochaines élections ?

Elysée Loban : Merci beaucoup pour cette occasion que vous me donnez. Il est connu de tout le monde que nous avons procédé à l’enrôlement des électeurs. Avant l’enrôlement, les membres de la Commission sous-préfectorale de l’accord de paix, avec l’appui de la Minusca, notamment le bureau électoral, la force, avons procédé à la sensibilisation de la population en collaboration avec l’Autorité préfectorale des élections.

Ensuite, nous avions été auprès des groupes armés pour les sensibiliser afin de laisser la libre circulation aux agents recenseurs. Ce qui a été fait malgré que nous ayons noté quelques dérapages, ce qui peut arriver dans un processus comme celui des élections.

En ce qui concerne la prochaine campagne électorale, nous avons commencé par sensibiliser les groupes armés  pour que cela se passe dans la tranquillité. A côté de cela, nous avons convié à une réunion (NDLR Vendredi 4 décembre 2020) tous les sous-préfets, tous les maires de la Basse-Kotto et les autres acteurs impliqués dans le processus électoral pour discuter sur comment réussir ce processus dans la Préfecture.  Nous avons un plan avant, pendant et après les élections que nous allons mettre en application à la sortie de cette rencontre.

Il y a aussi un comité composé des mêmes acteurs où nous nous retrouvons chaque lundi pour faire le point d’avancement des activités concernant les élections. Donc, à ce sujet, nous sommes prêts. J’effectuerais personnellement des tournées dans toutes les sous-préfectures pour me rendre compte de l’état d’avancement du processus électoral.

L’autorité de l’Etat se renait petit à petit dans la Basse-Kotto. Quel est l’état du déploiement des agents de l’Etat et l’état des infrastructures dans la région ?

Elysée Loban : Il y a effectivement la restauration de l’autorité de l’Etat dans la Basse-Kotto. C’est une réalité. Si vous constatez en ce moment, tous les sous-préfets sont en poste. Certains fonctionnaires et agents de l’Etat sont aussi en poste. D’autres malheureusement sont venus prendre service avant de repartir à Bangui. Pour ceux-là, dans les jours à venir, nous prendrons des mesures nécessaires pour que celui qui ne regagne pas son poste voie son salaire systématiquement coupé parce que l’Etat ne peut pas payer des gens qui ne font rien.

Sur la question des infrastructures, le gouvernement a négocié avec le PNUD et un plan de réhabilitation des bâtiments a été fait. Donc, d’ici le 15 décembre 2020, le gouvernement va démarrer par rénover la préfecture après ce sera la brigade de la gendarmerie, ensuite la sous-préfecture et le bâtiment des affaires sociales. Tout ceci pour mettre les agents de l’Etat dans les bonnes conditions de travail. C’est déjà un acquis et très bientôt un vaste chantier va enfin commencer.

Mobaye est connue toujours comme ville où la pêche est sa principale activité économique. Mais elle est confrontée ces derniers temps aux phénomènes des hippopotames qui ont déjà tué plusieurs personnes. Comment comptez-vous gérer ce dossier ?

Elysée Loban : La pêche constitue une source de revenue important pour la population. Malheureusement, nous sommes confrontés à un phénomène des hippopotames. Ce ne sont pas des hippopotames naturels mais des métamorphoses. Dans une condition pareille, c’est difficile par ce qu’il faut retrouver les personnes qui occasionnent ce phénomène, ces hommes hippopotames qui créent des ennuis aux autres personnes. Pour les retrouver, il faut les forces de sécurités intérieures qui savent mener des investigations. Elles pourront desceller les présumés auteurs, mettre la main sur eux et les traduire en justice pour enfin atténuer ce phénomène.

Nous espérons qu’avec le concours de la municipalité et des chefs des quartiers et villages, nous comptons retrouver ces hommes hippopotames pour faire réduire ce phénomène.

 Vous avez enregistré combien des cas de décès liés à ce phénomène ?

Il y a des cas avant moi mais depuis que je suis arrivé il y a 5 mois, deux sont récemment enregistrés dans la ville de Mobaye centre. Dans les autres communes et villages, il y a malheureusement plusieurs autres cas.  Les pêcheurs ne peuvent pas faire librement leurs activités. Et l’économie prend un coup dans la région.

Avez-vous un appel à lancer à la population pour les prochaines élections ?

S’il y a un message à lancer à la population, c’est celui d’espoir. Nous savons que chaque chose a son temps. Nous avons traversé une période assez difficile mais il y a de l’espoir. Avec l’appui du gouvernement, les choses sont en train d’être faites. Donc, nous pouvons nous en sortir et pour cela, nous devons travailler, en comptant sur nos propres efforts avant que les partenaires ne puissent nous venir  en aide.

Interviews réalisées par Fridolin Ngoulou