Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, a réitéré mercredi lors d’une conférence de presse à Bangui l’engagement de la Mission onusienne à travailler avec le nouveau Gouvernement et les autorités centrafricaines.

 « Je renouvèle mon engagement et mon entière disponibilité à travailler étroitement avec le Premier ministre Henri Marie Dondra, et son Gouvernement, conformément au mandat de la MINUSCA, pour le renforcement de notre partenariat, sur la base de la confiance mutuelle », a déclaré Mankeur Ndiaye. 

Pour le patron de la Minusca, ce gouvernement suscite beaucoup d’espoir. « Le nouveau Gouvernement suscite beaucoup d’espoirs et, malgré les innombrables défis, il existe une opportunité, portée par le nouveau Gouvernement et notamment dans le cadre de l’Accord Politique, de faire renouer de manière pérenne la Centrafrique avec la stabilité, la paix et le développement », a dit Mankeur Ndiaye, qui s’est félicité du dialogue stratégique de haut niveau avec le Chef de l’Etat, ainsi que les autorités compétentes pour créer les conditions favorables à « l’exécution du mandat de la MINUSCA, et à relever les principaux défis du pays ».  

Au cours de ce point de presse, le Représentant spécial s’est également indigné des campagnes de désinformation dans certaines presses et sur les réseaux sociaux, visant à ternir l’image et à saboter les actions de la Mission. « Je veux être clair : la MINUSCA n’a pas d’agenda caché en République centrafricaine et n’est pas – et ne sera jamais – une source d’instabilité pour le pays et pour ses institutions. La MINUSCA n’est pas l’ennemie du peuple centrafricain. J’appelle donc à la fin de la campagne contre la MINUSCA et à instaurer la sérénité et la confiance, afin que la Mission puisse exécuter pleinement son mandat en appui aux autorités nationales », a martelé Mankeur Ndiaye, précisant que la MINUSCA n’a qu’une mission, celle mandatée par le Conseil de sécurité pour que se concrétisent les dividendes de la paix et un développement durable sur l’ensemble du territoire.

« Je réitère l’engagement de la MINUSCA de continuer à travailler avec les différents acteurs centrafricains, la société civile, les femmes, les jeunes et les leaders communautaires et religieux pour que la conjugaison de nos efforts et ceux des autorités permettent de relever les nombreux défis auxquels le pays fait face », a insisté Mankeur Ndiaye. 

Le Représentant spécial a salué les démarches du Gouvernement pour la tenue du dialogue républicain et rappelle la disponibilité de la MINUSCA à appuyer cette concertation. D’après Mankeur Ndiaye, « pour les Nations Unies, la solution à la crise centrafricaine ne peut pas être une solution militaire, elle ne peut qu’être une solution politique. Et c’est la solution de toute la communauté internationale dans son ensemble », encourageant par ailleurs un dialogue politique inclusif, constructif et crédible visant à promouvoir la stabilité nationale. 

Appelant les groupes armés à cesser immédiatement les attaques en cours et à s’engager de manière claire dans le processus de paix, le Chef de la MINUSCA a rappelé la nécessité de poursuivre en justice, les groupes armés auteurs des violations des Droits de l’homme. « Il y a des groupes qui sont sortis de l’Accord de paix, il y a d’autres qui sont restés dans l’Accord. Il faut consolider les relations avec les groupes qui sont restés dans l’Accord et qui veulent la paix. Ceux qui sont engagés dans la violence, nous pensons qu’il faut les combattre, il faut les arrêter, il faut les traduire devant la justice », a souligné le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSCA. 

Le Représentant spécial a regretté le fait que la Centrafrique demeure l’un des endroits les plus dangereux pour le personnel humanitaire, « avec 267 incidents affectant les travailleurs humanitaires pendant les six premiers mois de 2021, comparés aux 192 incidents durant la même période en 2020 ». Il a souligné que la population civile continue de payer le prix, car « l’insécurité continue de freiner l’accès humanitaire dans plusieurs préfectures ». « Les vols, braquages, pillages, menaces et agressions représentent plus que la moitié des incidents, suivis par les interférences et restrictions », a énuméré le Chef de la MINUSCA. 

Rappelant la résolution 2566 approuvée en mars dernier par le Conseil de sécurité, le Représentant spécial a indiqué qu’elle permettra à la MINUSCA de disposer de moyens additionnels nécessaires à l’exécution de cette tâche de protection des populations et de sécurisation de l’environnement humanitaire, avec 3 690 casques bleus supplémentaires par rapport aux niveaux actuels, soit 2 750 pour la Force et 940 pour la Police. « Tout en adoptant une posture robuste face aux groupes armés et sans préjudice de la responsabilité première des autorités centrafricaines, la MINUSCA accordera la priorité aux solutions politiques à la crise actuelle dans le cadre de l’Accord politique, qui reste la seule voie viable vers une paix durable dans le pays », a-t-il précisé.  

A cet effet, le Représentant spécial a indiqué que la MINUSCA continue à se concerter avec l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL), en faveur d’un règlement pacifique de la crise en RCA. « L’ONU, la CEEAC, l’UA et l’UE poursuivront les actions conjointes en accompagnement du processus de paix à travers un soutien de l’APPR et au dialogue politique inclusif », a conclu le Représentant spécial et Chef de la MINUSCA. 

Communiqué de presse Minusca