Legs colonial, la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique a été parfois « source d’incompréhension et d’incidents regrettables » entre les deux pays.

« Les presque 800 km de frontière entre le Cameroun et la RCA [République centrafricaine, Ndlr] ont été définis par un accord entre l’Allemagne et la France en 1908. Les bornes ont été posées en 1909 et depuis il n’y a pas eu de travaux pour s’assurer que les bornes sont en place ». Ce contexte est posé par Grégoire Mvongo, gouverneur de la région de l’Est.

Le haut responsable de la région s’exprimait ainsi, lundi 13 juin, en marge des travaux de la 2e session de la Commission mixte permanente de sécurité transfrontalière entre le Cameroun et la République centrafricaine.

Cette commission, qui ne s’est pas tenue depuis 2010, entend examiner les voies et moyens pour tracer à nouveau la frontière qui sépare les deux pays, rapporte Stopblablacam.

Il s’agit, d’après le gouverneur Mvongo, de « resserrer à certains endroits les bornes [qui] ont été détruites [et à] d’autres endroits, les bornes ont été ennoyées parce que les cours d’eau ont parfois changé de cours. À ces endroits-là, il y a des contestations sur les tracés ».

Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale qui préside les travaux de Yaoundé, aux côtés de son homologue centrafricain, a d’ailleurs posé les enjeux de cette rencontre. « Concernant la question de réaffirmation de la frontière commune, il est apparu lors des travaux de 2010 que les points d’incertitude juridique identifiés sont dus, soit à la disparition de certaines bornes frontières implantées par les puissances coloniales, soit à la mauvaise interprétation du tracé par les populations et les autorités frontalières », a déclaré le membre du gouvernement.

D’après lui, c’est cette frontière floue qui est « parfois, source d’incompréhension et d’incidents regrettables ». Le gouverneur de la région de l’Est pense d’ailleurs que les travaux de la commission mixte vont « relancer le processus de réaffirmation de cette frontière, c’est-à-dire repérer les bornes, replacer celles qui n’existent plus et puis poser de nouvelles bornes entre les anciennes ».   

Pour sa part, le ministre Atanga Nji espère « qu’avec l’appui de la Coopération allemande pour le développement […] nous poursuivrons, jusqu’à terme, le processus de réaffirmation du tracé de notre frontière commune pour le bonheur de nos populations frontalières et la sécurité de nos États ».             

                                                               Agence Ecofin