Au village Kapou, situé au PK 37 sur la route de Mbaïki, les commerçantes du marché local font face à une mévente persistante du piment, malgré une offre abondante. Cette situation inquiète les vendeuses, dont les revenus dépendent majoritairement de la vente de ce produit agricole.
Sur place, le piment se vend à des prix très accessibles : 50 FCFA, 100 FCFA, 250 FCFA, et jusqu’à 3 500 FCFA la cuvette. Pourtant, même à ces tarifs, les acheteurs se font rares. Selon plusieurs commerçantes interrogées, l’offre dépasse largement la demande, notamment en cette période de récolte où la production locale est à son pic.
Jacquie Kobanga connue sous le nom d’Aînée au marché Kapou déplore cette situation : « Vraiment, c’est difficile pour nous. On vient au marché tous les jours avec nos piments, mais on ne vend presque rien. Les clients ne viennent pas, pourtant les prix sont très abordables : à partir de 50 francs, 100 francs, 250 francs, et la cuvette est à 3 500 francs. J’appelle les habitants de Bangui à venir s’approvisionner ici à Kapou. Le piment est frais, bon marché, et ça nous aiderait beaucoup », déplore cette vendeuse, assise devant sa marchandise.
D’autres pointent la situation économique difficile qui réduit le pouvoir d’achat des ménages, ou encore la concurrence entre commerçantes sur un marché peu dynamique.
Pulchérie, une vendeuse de piments du marché Sango à Bangui est venue s’approvisionner au marché de Kapou : « Moi je viens souvent m’approvisionner en piment au village Kapou parce que c’est moins cher ici. Mais une fois arrivée à Bangui, c’est un autre combat. Devant les poissonneries, on n’a pas de place fixe pour vendre. On nous chasse parfois, et il n’y a pas d’abri. Le soleil, la pluie, c’est nous qui subissons tout ça. Et comme il y a aussi beaucoup de vendeuses, on a du mal à écouler nos marchandises à temps », a-t-elle expliqué.
Pour ces femmes, le piment n’est pas seulement une marchandise, mais une source essentielle de revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles. Face à cette mévente, elles appellent à un meilleur encadrement des filières agricoles, notamment à travers la recherche de débouchés vers d’autres marchés et le soutien des autorités locales pour dynamiser le commerce rural.
Cette situation relance le débat sur la valorisation des produits agricoles locaux, la diversification des circuits de distribution, et l’importance du désenclavement des zones de production comme Kapou.
Dieu Beni Anderson Kabou
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