La République centrafricaine a surpris en décidant d’adopter le Bitcoin comme deuxième monnaie à côté du CFA, qui est utilisé dans la communauté dont elle est membre. Sa stratégie a été confié à Mara, une plateforme contrôlée par Coinbase qui est cotée sur le Nasdaq.

Alors que sa décision de légaliser le bitcoin comme deuxième monnaie légale à côte du Franc CFA continue de diviser les opinions en zone CEMAC, la République Centrafricaine a désigné un partenaire qui conseillera le président Faustin-Archange Touadera pour ce qui est de cette cryptomonnaie, ainsi que dans la construction d’une plateforme de trading.

Mara, une plateforme soutenue par des entités comme Coinbase, cotée sur le Nasdaq (Bourse des valeurs technologiques) à New York, a indiqué avoir été sélectionnée pour cette tâche, en même temps qu’elle annonçait avoir mobilisé 23 millions $ pour renforcer son offre de service en matière de transaction de cryptomonnaies.

« Nous sommes là pour conseiller le président sur l’amélioration de son infrastructure technologique afin qu’il puisse généraliser l’adoption de la crypto-monnaie. Cela signifie qu’il faut le conseiller pour qu’il développe l’accès à Internet et l’adoption du téléphone portable, et qu’il travaille en tant que conseiller puisqu’il est le premier pays africain à adopter le bitcoin », a fait savoir l’entreprise, selon des propos rapportés par plusieurs plateformes.

Les activités de Mara sont en effet en droite ligne avec l’esprit de la loi sur les cryptomonnaies en RCA, qui prévoit une possibilité de collecter des Bitcoins non pas forcément en les achetant ou en les créant, mais en prélevant des impôts sur les transactions relatives à cette monnaie. Les officiels centrafricains n’ont pas particulièrement communiqué sur ce partenariat. Toutefois on en sait davantage sur les processus qui seront mis en place.

Le gouvernement centrafricain aurait opté pour un processus qui s’étalera sur plusieurs années afin notamment de trouver des solutions aux défis infrastructurels qu’impose l’adoption de la Cryptomonnaie comme instrument de paiement. Les dirigeants de Mara sont plutôt enthousiastes pour ce projet qui leur donne l’opportunité de se construire un marché exclusif.

Ces développements sont de nature à diluer la satisfaction des anti-Franc CFA, qui ont salué l’initiative centrafricaine comme le début d’un vrai processus contre cette monnaie dans laquelle beaucoup voient les vestiges de l’époque coloniale française. La RCA aurait ainsi choisi de confier l’architecture de sa nouvelle monnaie à des acteurs qui dépendent des marchés et des capitaux risqueurs.

Ecofin Agence