Présentation lundi dernier des résultats de la cartographie numérique du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-4) par l’Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques et Sociales (ICASEES).

Le troisième et dernier recensement de la population et de l’habitation (RGPH) date de 2003. Le 4ème RGPH prévu pour 2013 n’a pas pu être réalisé à cause de la crise de 2013 qui a causé des dommages au pays. Le pays a assisté à la destruction des anciennes cartes sur lesquelles le recensement a été réalisé. Cette fois-ci, l’ICASEES s’est saisi des opportunités qu’offrent le numérique pour réaliser une cartographie numérique en vue du recensement général prévu à la fin de l’année.

Cette cartographie numérique dont les résultats publiés couvrent 75% du territoire à cause de l’insécurité qui n’a pas permis de couvrir tout le territoire. Mais, le 25% du territoire sont en cours. Les travaux réalisés ont permis de digitaliser et géo localiser l’ensemble des ménages et toutes les infrastructures du pays, de réaliser des analyses spatiales comme, par exemple, le calcul de la distance entre les villages et les infrastructures de bases de santé, de l’éducation, de la mairie, de la préfecture, les points d’eau, etc. Les travaux ont aussi permis de mettre à jour tous les axes routiers jusqu’aux pistes rurales et les cours d’eau, c’est-à-dire l’hydrographie du pays  et de mettre à disposition de tout le monde cette information si essentielle et cruciale.

Principaux résultats

Par cette cartographie, au moins 134 communes ont été totalement couvertes. Cependant,  45 Communes n’ont pas été couvertes, principalement pour des raisons de sécurité. Les 25% non couvertes sont des zones très peuplées. Les résultats donnent 6 091 097 habitants, cet effectif pourra augmenter sensiblement si les autres zones sont totalement couvertes.

Han Fraeters, représentant résident de la Banque mondiale pense que les acquis de cette cartographie numérique vont plus loin. «  La RCA dispose dès maintenant d’un laboratoire de cartographie, qui est un des plus avancés en Afrique. Et dans ce laboratoire, au sein de l’ICASEES, il y a actuellement une équipe de 15 jeunes statisticiens centrafricains qui maitrisent l’art et la science de la cartographie moderne », souligne –t-il.

Cette cartographie, même si elle est encore incomplète, permet de constater que la population centrafricaine est de plus de 6 millions d’habitants soit 20% de plus par rapport aux estimations. Cela doit se confirmer avec le recensement général.

Ce recensement doit se faire rapidement après la cartographie.

En principe, le démarrage du recensement est prévu pour décembre 2022. La cartographie, qui a couté à peu près 2 millions de dollars et qui est maintenant presque finalisée, a été financée par la Banque mondiale.

Le recensement en lui-même coutera environ 15 millions de dollars. « Le financement doit être trouvé d’ici quelques mois. La Banque mondiale s’engage à financer une partie importante de ces 15 millions de dollars. Mais elle ne peut pas être seule. Il nous faut des co-financements. L’argent qu’on va dépenser pour réaliser ce recensement, on va le récupérer plusieurs fois après, avec ce que le pays gagnera à travers une meilleure planification des interventions et, par conséquence, les meilleurs résultats », a fait observer Han Fraeters.

Le recensement général pour la population et l’habitat est très attendu pour connaitre l’effectif réel de la population centrafricaine après un long moment des crises qui a fait fuir plus de 600.000 personnes dans les pays limitrophes.

Fridolin Ngoulou