Les élus de la Nation ont adopté le 23 décembre dernier la  loi sur le découpage administratif, une loi qui a suscité une réaction de la population de la sous-préfecture de Ouanda-Djallé qui a exprimé son mécontentement par une marche pacifique organisée le mercredi dernier. À l’issue de cette marche, un mémorandum a été remis aux autorités locales et à la Minusca basée dans cette ville. Elle exige l’application de la loi 64/33 du 20 novembre 1964 portant création de la commune de Ouanda-Djallé.

Une position soutenue par Adam Idriss, député de la circonscription de Ouanda-Djallé que nous avons joint au téléphone. Pour la représentation de la population de Ouanda-Djallé, cette loi est en violation des anciens textes juridiques.

Des milliers des gens de toutes catégories confondues se sont levés pour marcher dans la ville de Ouadda-Djallé avec des vieux morceaux de cartons où on peut lire ce message dessus : « Non à la violence, oui à la paix », « Non à la prise de notre portion par la force », etc…

Un mémorandum a été remis au sous-préfet de la ville de Ouadda-Djallé. Dans ce mémorandum, la population accuse certaines personnalités qui seraient à l’origine de ce qu’elle qualifie « de prise en otage d’une importante portion de leur territoire ».

Pour Adam Idriss, la population n’est pas contre cette délimitation mais l’étendue qui est octroyée aujourd’hui à la sous-préfecture de Ouanda-Djallé est seulement de 20 km qui toujours selon lui, ne leur permet pas de créer des communes.

Il demande par ailleurs au gouvernement de respecter l’ancien découpage pour permettre à ses électeurs de jouir des  potentialités naturelles que regorge cette partie du pays.

« Nous population de Ouadda-Djallé, nous nous mobilisons ce jour pour exprimer nos voies en tant que population qui a aussi droit à vivre sans trouble, ni pression. Nous voulons vivre en paix sous sa majesté Massaguea Grebaye Come, le Sultan de Ouadda-Djallé. C’est ainsi que nous avons décidé de porter à votre haute responsabilité cette affaire de limite », peut-on lire dans ce mémorandum qui s’adresse directement au chef de l’État Faustin-Archange Touadera garant de la souveraineté nationale.

Le document stipule qu’il y a des en-dessous dans ce découpage. « Il vise seulement à causer du  tort à votre régime. Votre volonté politique de ramener la paix en RCA rassure la population de Ouadda-Djallé le respect des droits de chaque communauté régissant les collectivités territoriales », ajoute ce mémorandum.

Il est important de préciser que cette bataille entre les populations de Vakaga ne date pas d’aujourd’hui. Cette délimitation a débordé la vase. Une première manifestation a été organisée le 25 janvier 2022, à la suite de la promulgation de la loi sur les circonscriptions administratives.

Ce mécontentement risque de compromettre le vivre ensemble dans la préfecture de la Vakaga. Selon nos informations, un ultimatum d’une semaine a été donné au sous-préfet qui est le représentant légal du gouvernement dans cette partie du pays de quitter la ville de Ouadda-Djallé.

Christian Steve SINGA