Le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a lancé officiellement la réponse aux besoins en santé maternelle et néonatale en Centrafrique. La cérémonie officielle a eu lieu le 11 décembre 2023 au Complexe Hospitalier Universitaire Pédiatrique de Bangui (CHUPB), en présence du Représentant Résident de l’UNFPA Dr Shible Sahbani, de l’Ambassadeur italien  Filippo Scammacca, du responsable du bureau régional de l’Agence Italienne de Coopération au Développement (AICS) à Khartoum Dr Michele Morana et du directeur du Complexe Hospitalier Pédiatrique de Bangui, le Professeur Jean Chrysostome Gody. Ce projet est financé par l’agence italienne, mise en œuvre par l’UNFPA à hauteur de cinq millions d’euros pour une durée de trois ans.

Selon l’UNFPA, ce programme offrira des soins relatifs à la santé maternelle et néonatale de qualité, le contrôle et la prévention des infections, la sensibilisation sur la santé sexuelle et reproductive ainsi que la réhabilitation des infrastructures de la néonatologie au sein du complexe.  Ce projet renforce la capacité de cinquante sages-femmes, infirmier (e)s et personnels de santé formés pour répondre à la gestion du couple mère-enfant durant la période périnatale et aux urgences néonatales. Quatre-vingt-un professionnels médicaux et paramédicaux formés en santé reproductive et materno-infantile.

Le projet va sensibiliser des femmes dans les zones cibles de ce projet sur la Santé sexuelle de la reproduction, la planification familiale et de la violence basée sur le genre. Le projet va créer et équiper un espace sûr pour les femmes y inclus les survivantes des Violences Basées sur le Genre (VBG) et offrira des services de gestion des cas des VBGs.

Pr Jean Chrysostome Gody, Directeur de CHUPB  donne des précisions: « Ce projet vise à renforcer la capacité opérationnelle de l’hôpital en réduisant la mortalité maternelle et néonatale. Le montant du financement qui s’élève à cinq millions d’euros, sera reparti en deux parties, deux million d’euros seront consacrés au réaménagement infrastructurel, et les trois millions d’euros pour le fonctionnement ».

 Le Complexe Pédiatrique de Bangui, unique hôpital national de référence de niveau tertiaire pour les soins pédiatriques avec une capacité de 270 lits, est confronté à un dépassement en raison du dysfonctionnement des structures de santé périphériques, entraînant une augmentation des hospitalisations. Certains services, comme ceux dédiés aux soins nutritionnels, accueillent trois fois plus de patients que leur capacité initiale ne le permet.

Le projet fournira au CHUPB les ressources essentielles nécessaires à la prise en charge immédiate des patients. En conséquence, il garantira l’approvisionnement en médicaments, réactifs, équipements et consommables nécessaires au fonctionnement continu de l’hôpital durant la période de mise en œuvre du projet.

Dr Michele Morana, responsable du bureau régional de AICS à Khartoum, a souligné que  le projet financé par l’Italie renforcera la résilience des services maternels et néonataux à Bangui, et que cette initiative vise à améliorer la capacité des établissements de santé, à garantir une réponse d’urgence efficace et à autonomiser les mères, en mettant l’accent sur la nutrition, la santé maternelle et infantile.

Notons que l’UNFPA travaillera avec l’ONG Médecins avec l’Afrique (CUAMM) pour la mise en œuvre de ce projet compte tenu de sa longue expérience dans le domaine des soins de santé maternelle et néonatale, en collaboration avec le ministère de la Santé et de la population. 

Le Gouvernement Italien soutient régulièrement le secteur de la santé en RCA, visant à renforcer le système de santé national, à améliorer l’accès aux soins de santé, à former du personnel qualifié et à fournir des soins spécialisés et de qualité.

En effet, la République centrafricaine (RCA) est un pays enclavé marqué par des crises politiques et humanitaires récurrentes. En conséquence, le système de santé est confronté à des défis majeurs qui limitent la disponibilité et l’accessibilité aux services de santé essentiels, notamment en matière de santé de la mère et des nouveau-nés et de santé sexuelle et reproductive en général. La mortalité maternelle et néonatale constitue un problème de santé publique majeur en RCA, avec un ratio de mortalité maternelle estimé à 835 décès pour 100 000 naissances vivantes (UNFPA, SWOP 2022) et un taux de mortalité néonatale de 46 décès pour 1 000 naissances vivantes (OMS 2015). Ce projet apportera une réponse aux efforts du gouvernement dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.                                             Milca Bissidi