La Minusca a rappelé mercredi dernier le partenariat avec les autorités centrafricaines dans le domaine des droits de l’homme dans le pays. « Beaucoup de travail de promotion est en train d’être fait avec le Gouvernement », a indiqué la directrice de la Division des Droits de l’Homme de la Minusca Hanan Talbi, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission nationale des droits de l’homme et libertés fondamentales de la RCA (CNDHLF), Joachim Komengué. 

Selon la directrice de la Division des Droits de l’Homme, aux côtés du travail visible de documentation dans les rapports sont régulièrement partagés avec les autorités centrafricaines, « il y a tout ce travail de promotion des Droits de l’Homme. Les Droits de l’Homme nécessitent un cadre institutionnel, légal, national important, pour se mettre en conformité avec les obligations internationales que la Centrafrique a décidé de contracter ». En outres, elle a souligné que la Minusca est engagée aux côtés des autorités, responsables des forces de défense et de sécurité. « On engage avec les FACA, la Police et la Gendarmerie, pour promouvoir un changement de comportement dans leurs rangs. L’institution comprend que son image est ternie par ce genre de comportement, et qu’il faut la prévenir et la sanctionner », a-t-elle indiqué. 

La Minusca, le Gouvernement centrafricain ainsi que d’autres institutions et organisations centrafricaines ont par ailleurs participé le 30 mars, par vidéo-conférence, au Dialogue interactif de haut niveau sur la RCA, tenu à Genève. « Ce dialogue est l’objet de discussion entre les autorités, le gouvernement centrafricain était représenté par le ministre la justice. Les participants ont exposé devant le vice-président, la Haute Commissaire sur la situation et leur lecture en matière des Droits de l’Homme dans le pays, sur les efforts qui ont été consentis, sur les choses qui restent à faire, et plusieurs Etats membres ont posé des questions, ont évoqué des inquiétudes par rapport à la situation », a-t-elle expliqué. 

S’exprimant sur la réponse aux incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en RCA, qu’elle qualifie de « situation stable mais préoccupante », Hanan Talbi a indiqué que « La réponse doit être multiforme, il faut prévenir, répondre, informer la population et collaborer avec les acteurs notamment les autorités ». 

Le Président de la CNDHLF, Joachim Komengué, s’est félicité de la collaboration entre son institution et la Mission, précisant que « les sources que nous avons, c’est la Minusca, parce que nous n’avons pas de moyens d’aller sur le terrain investiguer sur différents cas de violations des Droits de l’Homme ». Toutefois, il a rassuré qu’en cas de violations commises dans un secteur, « on se rend très discrètement sur le terrain, pour investiguer, on fait un rapport circonstancié de ce qu’on a constaté sur le terrain. Ce rapport est adressé aux autorités compétentes et c’est à ces autorités de prendre des mesures. Ce rapport sert également aux autorités de prendre des dispositions, soit pour éradiquer assez rapidement ces graves violations des Droits de l’Homme, soit alors prendre des dispositions nécessaires pour les éradiquer ». 

Pour sa part, le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro a fait savoir que, la Minusca a documenté et vérifié 128 incidents d’abus et violation des Droits de l’Homme représentant 159 violations et affectant 394 victimes en RCA, depuis le 1er janvier 2022. Il a souligné que les types de violations les plus courants sont les violations au droit à l’intégrité physique et mentale.   

Le porte-parole de la Force de la Minusca, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo a, pour sa part, souligné que les Casques bleus font de leur mieux pour faire coïncider leurs activités, avec les lieux où sont constatés des violations des droits de l’homme, afin de protéger les civils. C’est dans ce cadre qu’une opération de domination de la zone ouest du pays a été lancée : « Cette opération vise à entraver les actions des groupes armés et empêcher leurs violences contre les populations civiles », a précisé le porte-parole, ajoutant que l’opération va se poursuivre afin d’apporter un maximum de sécurité aux populations.  

De son côté, le porte-parole de la Police de la Minusca, le commissaire Serge Ntolo Minko, a souligné qu’UNPOL intervient à plusieurs niveaux, dans la lutte contre les abus et violations des droits de l’homme en RCA : « Il y a des séances de sensibilisation, la police de proximité, aller vers les populations, les forces de sécurités intérieure (FSI), pour leur dire comment elles devaient se comporter… Nous veillons à ce que les FSI puissent assurer leur rôle de neutralité, et surtout de professionnalisme en ce qui concerne les enquêtes et à bien ficeler les procédures ». 

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