Ce 9 décembre marque la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption, citée par des bailleurs comme l’une des causes du sous-développement du Continent africain et plus particulièrement de la RCA, qui après avoir traversée des pires moments de son histoire, peine à se doter des appareils juridiques nécessaires pour réduire cette pratique qui est devenue un fléau.

Il apparaît aujourd’hui comme nécessité de déployer des efforts sur le plan juridique et des sensibilisations afin de réduire cette pratique qui touche presque tous les secteurs d’activités et même dans certaines institutions du pays. Source de la pauvreté, puisqu’elle ne profite pas à la population lambda.

La corruption est souvent considérée comme le propre des africains.  Certains pays du sud sont privés d’aide, pour des raisons de manque de transparence dans la gestion des aides qui leurs sont attribuées par les institutions financières internationales.

Cette pratique devient de plus en plus inquiétante en RCA et constitue malheureusement une réalité indéniable qui fait entrave au processus de développement d’un pays dont les conséquences sont néfastes sur les paisibles populations.

Pour certains analystes, cette pratique tire son origine dans l’insertion du Continent dans l’économie mondiale au XVIe siècle, où la plupart des dirigeants africains ne se sont pas bien préparés par rapport à cette mutation mondiale.

Sur le plan national, même s’il existe des textes juridiques qui répriment cette pratique, sa fin est loin d’être une réalité en RCA à cause parfois de la vulnérabilité de la population. Ce qui pousse les bailleurs à changer le fusil d’épaule, en d’autres termes, ceux-ci préfèrent orienter les assistances.

La RCA s’est dotée d’un cadre institutionnel et d’outils opérationnels destinés à freiner la propagation de la corruption et même l’anéantir. Il s’agit notamment de la Haute Autorité de la Bonne gouvernance (HABG) qui est une institution de la République et le Comité National de Lutte contre la Corruption (CNLC), un organe rattaché à la Primature.  Mais, ces entités buttent à l’inefficacité des textes juridiques qu’il faut combler. En juin 2021, un avant-projet de loi anti-corruption a été validé mais son adoption par l’Assemblée Nationale reste un mystère.

Lors de sa prestation de serment pour son second quinquennat, le Chef de l’État Faustin-Archange Touadéra a promis d’œuvrer afin de bannir la corruption.  Cette promesse est loin de devenir une réalité. Le nom de certains hauts cadres de son régime sont cités dans les affaires de pot de vin mais ils ne sont jamais inquiétés par la justice.

La Centrafrique à l’instar des autres du pays se trouve confronter au défi de la corruption qui est une gangrène qui affecte les différentes couches de la société. Ses effets pervers se manifestent dans tous les secteurs d’activité aussi bien publics que privés.

Christian Steve SINGA