La jeunesse centrafricaine qui constitue une frange la plus importante de la population du pays, est malheureusement confrontée depuis belle lurette à un phénomène de chômage croissant qui entrave son épanouissement. Les multiples crises militaro-politiques survenues dans le pays, ont encore enfoncé l’espoir de cette jeunesse, pourtant moteur de développement.

Hormis les récurrentes crises, plusieurs facteurs expliquent de plus la question du chômage des jeunes en RCA entre autres : Etroitesse du tissu économique face à une demande d’emploi toujours croissante, le manque d’infrastructure et d’équipement permettant de dispenser les formations de qualité, l’insuffisance des formateurs de qualité et le manque de coordination entre les entreprises et les centres de formation professionnelle, mais aussi et surtout l’inadéquation entre la formation et le besoin du marché de l’emploi.

Une défaillance de l’Etat Centrafricain ?

C’est un problème réel qui touche non seulement la RCA mais aussi certains pays Africains. Aujourd’hui, plusieurs jeunes sont formés. Certes ! Cependant, ces formations ne sont pas adaptées à l’offre proposée par certaines entreprises tant nationales qu’internationales. Une faille qui laisse une ouverture aux expatriés d’occuper des postes dédiés initialement aux fils du pays.

Pour pallier à ce problème, le gouvernement centrafricain a mis en place depuis 2016, plusieurs stratégies afin de renforcer la politique de gestion en matière de la jeunesse entre autres, la relecture du programme national de la politique de la jeunesse, la mise en place du bureau du Conseil National de la Jeunesse, la création des centres des jeunes, la stratégie nationale de l’enseignement technique de la formation professionnelle, le projet d’appui au développement de l’apprentissage (PADA) mise en exécution par l’Agence Centrafricaine de Formation Professionnelle et de l’Emploi (ACFPE) qui a d’ores-et déjà permis de former plus de 2.000 jeunes à travers une vingtaine de métiers de leur choix et 600 jeunes encore en formation.  

En dépit de ces initiatives, le besoin est encore énorme. Car, dans les provinces, l’insécurité est un facteur qui ne favorise pas l’exécution de certains projets en faveur des jeunes. Selon plusieurs sources, la RCA ne dispose pour le moment d’aucun centre de formation professionnelle adapté au marché de l’emploi afin de résorber la question de chômage des jeunes. Nombreux sont ces jeunes qui sont recrutés dans les ONGs internationales comme « temporaires ou journaliers » avec un salaire insignifiant.  

Entre 2016 et 2020, plus de 28.213 emplois ont été créés en faveur des jeunes, à en croire une étude menée par le ministère en charge de l’emploi. Dont 11.803 emplois pour les jeunes dans la fonction publique, 6.688 dans le secteur de la défense et la sécurité, 5.175 dans l’Administration publique. Dans le secteur privé, environ 16.410 emplois ont été créés durant la même période.

Stève Martial Mbetissinga.