Après les attaques coordonnées de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) le 13 janvier dernier aux portes de Bangui à Pk-12 à la sortie nord et Pk-9 sortie sud, l’insécurité dans les périphéries de Bangui cause un sérieux problème de transport. Oubangui Médias a fait un tour pour relever le calvaire des habitants de ces zones.
Entre la gestion de couvre-feu à partir de 18 heure qui génère un problème de transport, la suspension de circulation des mototaxis, la reprise des activités et la psychose due à l’attaque des rebelles, vaquer à ses occupations quotidiennes est un parcours de combattant pour les centrafricains. Une situation qui ne cadre pas avec le discours à la nation du Chef de l’Etat suite à la validation de sa victoire par la cours constitutionnelle le 18 janvier dernier appelant les centrafricains dans l’ensemble à vaquer librement à leurs occupations et les fonctionnaires à reprendre le chemin du travail.
Les difficultés de transport déjà pendant et la suspension temporaire des activités des mototaxis par le gouvernement pour résoudre le problème sécuritaire compliquent davantage la situation de transport.
Le véritable calvaire est pour les centrafricains qui vivent dans les zones périphéries de Bangui notamment, derrière les barrières de PK9 sortie sud et PK12 sortie nord de la capitale.
Un fonctionnaire de l’Etat qui habite à Samba, notamment à 16 Km du centre-ville témoigne son calvaire. « J’ai suivi le chef de l’Etat nous invitant à briser la peur pour reprendre le travail. Mais là, sans les taxis moto, il est difficile de rejoindre le centre-ville. Quelques motos sont obligées de nous prendre de Samba jusqu’au pont PK19. Nous devons traverser le pont, faire à pied presque un kilomètre pour attraper un bus. Le retour c’est la même chose », a-t-il expliqué.
Sur la route, quelques mototaxis sont obligés malgré les mesures à circuler pour permettre aux travailleurs de rejoindre leurs lieux de travail. Ce risque est énorme car, les conducteurs se disent obliger pour avancer les usagers. Mais là, les services de sécurité doublent de vigilance et en même temps les frais de formalité.
« Vraiment, nous sommes obligés de tricher pour faire vivre la famille sinon, c’est l’insécurité alimentaire qui va s’ajouter à cette crise sécuritaire. Le contrôle se passe au niveau de la brigade motorisée et les frais de formalité sont passés de 1000 FCFA à 2000 FCFA. A notre niveau, nous avons ajouté 50 FCFA aux prix habituels de transport », a expliqué Yvon, un conducteur de mototaxi.
Difficile de faire la part des choses car, cet axe ravitaille Bangui en vivre et non vivre malgré la présence des bandes armées dans le secteur. C’est pourquoi, Liliane, vendeuse des feuilles de Gnetum (Coco), aliment prisé par les Centrafricains plaident pour la reprise de circulation vers PK9.
« C’est pénible pour nous qui venons de loin pour nous approvisionner en produit alimentaire. Je pense qu’il sera mieux d’alléger les mesures prises en ce qui concerne les taxis moto et de doubler le contrôle des passagers au niveau du PK9 pour éviter l’infiltration des rebelles », a proposé Liliane.
Taxis brosses sur l’axe Boali et Mbaïki mais pas sur l’axe Damara
Par manque des activités de Taxi motos dans les axes de Bangui, les taxis brousses tentent de combler le vide. Mais, cela n’est pas encore suffisant pour résoudre le problème de transport que rencontrent les habitants de ces axes.
Ces taxis brousse sont observés sur l’axe Mbaïki vers le sud, sur l’axe Boali mais rares sur l’axe Damara. « C’est très gênant pour parcourir quatre kilomètres avant de trouver un bus pour se rendre au travail. Les forces de l’ordre devraient faciliter la circulation et contrôler l’identité de tous ceux qui circulent sur les motos pour réduire nos peines », a lancé Timothée, un enseignant retrouvé au PK12 sortie nord de Bangui.
Reprise des cours, un autre problème à gérer
Depuis l’attaque de Bangui, les écoles ont été suspendues, même si le gouvernement n’a pas officiellement suspendu le fonctionnement des cours. La reprise, une fois effective, devrait être difficile à gérer à cause du problème de transport dans la capitale.
Déjà perturbées à cause de la Covid 19, les cours avaient repris en retard. Les enseignants devraient tout faire pour rattraper ce retard mais là, il faudra d’abord rattraper le rattrapage.
Les taxis motos récalcitrants ont vu leurs motos saisies par les forces de l’ordre. Au moins 600 motos sont déjà prises en à croire aux sources sécuritaires à Bangui. En attendant et pour besoin de sécurité, tout le monde doit grincer les dents.
Fridolin Ngoulou
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