Pour basculer du budget moyen au budget programme, le gouvernement centrafricain a pris le soin de préparer les responsables de chaque département ministériel par une formation. Après les deux premières sessions, ce vendredi 11 novembre, les représentants des cinq départements ministériels représentés se sont confiés à Oubangui Médias pour dévoiler leurs impressions à la fin de la formation.

Damien Roger Gbako : « Le budget programme va nous éviter le gaspillage des ressources »

Damien Roger Gbako est le directeur des inventaires et des aménagements au ministère des arts et de la culture et du tourisme

« La formation telle qu’autorisée par les membres du gouvernement à l’intention des cadres de différents ministères est très importante. Vous savez, le gouvernement avait décidé de basculer au budget programme selon les exigences communautaires. Et pour cela, il faut nécessairement maîtriser un certain nombre d’outils. Ces outils bien entendu doivent être maitrisés au niveau des différents sectoriels qui sont les ministères. Un début de travail avait été fait l’année dernière puisque le gouvernement s’est déjà engagé, chaque département ministériel a pu élaborer des maquettes budgétaires qui nécessairement doivent être mises en œuvre pendant la phase au basculement du budget programme. Ces maquettes budgétaires étaient renseignées de commun accord mais ce ne n’est pas des documents statistiques mais des documents bien dynamiques. On s’est rendu compte au cours de cette formation que les maquettes budgétaires qu’on avait élaboré avaient des limites parce que les experts en budget-programme qui sont venus accompagner la République Centrafricaine et plus précisément les ministères sectoriels identifiés au vue des expériences qu’ils ont connu dans leurs pays respectifs, nous ont aidés à parfaire les maquettes. Cela va nous aider au niveau de chaque ministère concerné de nous préparer efficacement à basculer au mode programme parce que c’est un processus qui est irréversible. Donc aucun département ne peut rester à la traîne. Si vous restez à la traîne, c’est à dire que vous n’aurez pas un budget pendant la période. C’est pourquoi, le gouvernement en est conscient et a préféré prendre le devant pour former les différents cadres dans le domaine de la planification pour mieux maîtriser les outils afin de passer au budget programme qui consiste à éviter les gaspillages des ressources ».

Landry Paterne Gnilangba : Le budget programme est un défi de la transparence

Landry Paterne Gnilangba est le chef de service de l’exécution du budget d’investissement au ministère de l’économie, du plan et de la coopération international

« Le budget programme est un défi que la République Centrafricaine doit relever parce que nos autorités ont pris des engagements au niveau communautaire et ces engagements doivent se traduire en directives et nous devons suivre ces directives. C’est pourquoi, nous sommes venus renforcer nos capacités dans le sens du basculement du budget moyen au budget programme. Le budget moyen était beaucoup plus un budget qui n’est pas exhaustive et nous sommes en train d’aller vers un budget programme qui est beaucoup plus détaillé. Dans ce budget, il y a la transparence, car chaque département va avoir des résultats et également pourra suivre l’évolution des dépenses publiques ».

Mme Mordjim Elphie Renée : « Avec le budget-programme, toute gestion sera basée sur les résultats »

Mme Mordjim Elphie Renée  est directrice des ressources au ministère de l’urbanisme.

« D’emblée, je dirais que cette formation m’est très utile parce que le gouvernement a envisagé une réforme budgétaire  et a voulu mettre à disposition des acteurs que nous sommes des outils nécessaires pour pouvoir nous préparer à ce basculement qui est prévu à l’horizon 2025, le mode budget programme. Parmi les modules enseignés, ce qui m’a beaucoup impressionné, c’est le module cadre de performance. Avant, la gestion budgétaire que nous faisons dans nos départements ministériels était basée sur le budget moyen c’est à dire on mettait en œuvre les projets mais il n’y avait pas d’effets ou le changement qu’on peut observer sur la population, notamment le développement. Il n’y avait pas d’impact  du produit livré ou donc, pas de changement dans la vie du centrafricain, mais avec le budget programme, toute gestion est axée sur le résultat. Ce qui veut dire depuis la programmation jusqu’à l’exécution, il doit  y avoir l’effet sur la population centrafricaine. C’est très intéressant ».

Mme Ringui Aimée: « Le budget programme permettra d’harmoniser la gestion des ressources de l’Etat »

Mme Ringui Aimée est chef de service financier et materiel au ministère des mines et de la géologie.

« Le but du  budget programme est d’harmoniser la gestion des ressources de l’Etat. L’objectif consiste à prendre en compte soi-même l’engagement, la liquidation et l’organisation de son budget. Donc, chaque sectoriel deviendra maître de son budget et il sera tout simplement accompagné par le ministère des  finances. Cette formation m’est très utile du moment où cette formation pour le ministère des Mines et de la géologie sera voir dans le budget programme comment mettre en œuvre des substances minérales et  pétrolifères dont les indices seront connus et identifiés. Au cours de ce programme, il sera question d’allouer une enveloppe bien déterminée que chaque ministère pourra gérer à son niveau. Chaque sectoriel pourrait être maître de sa gestion c’est le but du budget programme et c’est ce qui est de plus important ».

Nicaise Grothe : « Le budget-programme permettra au pays de réaliser ses objectifs de développement »

Nicaise Grothe est le chef de service des investissements au ministère des travaux publics

« Je voudrais d’abord remercier mes responsables pour leur confiance placée en moi pour venir représenter notre ministre à cette formation. Bien avant dans la pratique, nous utilisons le mode budget moyen mais la nouvelle procédure est de basculer en mode programme. C’est pourquoi nous sommes là pour suivre comment va se faire ce basculement. Le budget programme va beaucoup aider la République Centrafricaine à bien réaliser ses objectifs de développement, c’est à dire la satisfaction de l’intérêt général. Tout ce qu’on fait dans la vie a un intérêt ou un but et pour l’Etat centrafricain,  son intérêt est le bien-être de son peuple. Si le peuple est rassasié, c’est l’État qui est rassasié ».

Interviews réalisées par Belvia Espérance Refeibona