Le chef du département des transports et de l’aviation civile Gontron Djono Ahaba, a lancé officiellement la campagne de sensibilisation sur la sécurité routière sur le corridor Bangui-Béloko lors d’une cérémonie qui a eu lieu le samedi 18 février dernier à Boali en présence des autorités locales, la population et les conducteurs de mototaxis.
D’ores et déjà, le corridor Bangui-Béloko est le poumon de l’économie Centrafricaine. Mais malheureusement, il constitue la cause de nombreux accidents de la circulation routière provoqués soit par les conducteurs de mototaxis, des camions voire les commerçants qui s’installent illégalement sur la grande route, faute de non-respect des conduites mises en place par le ministère de tutelle.
C’est dans ce contexte que cette campagne est organisée pour conscientiser les usagers de la route au respect des règles établies par les autorités du pays.
Trois discours ont été prononcés lors du cérémonial entre autres celui du maire de la ville Pierre Poutou, du chef de service de la sécurité routière et le mot de circonstance du membre du gouvernement Gontron Djono Ahaba.
En prenant la parole, le premier citoyen de la ville de Boali Pierre Poutou a d’abord souhaité la bienvenue à ces hôtes tout en leur formulant les vœux pour l’année 2023. Il a ensuite souligné que cette campagne est la résultante des recommandations assorties lors du séminaire des maires de la RCA organisées l’année dernière à Bouar où tous les participants exhortaient le gouvernement Centrafricain d’organiser une campagne de sensibilisation sur la circulation routière pour permettre à la population de comprendre les dangers routiers en vue de se préserver.
Gédéon Ngaisse, chef de service de la circulation routière au ministère des transports et de l’aviation civile a donné quelques explications sur le thème de la sensibilisation.
Selon lui, dans le plan 2 des objectifs du Projet d’Urgence et de Rétablissement des Infrastructures et de la Collectivité en Centrafrique, il y’a la sécurité routière du corridor Bangui à la frontière Camerounaise. C’est ainsi qu’une campagne de sensibilisation démarre ce samedi sur le tronçon Bangui-Béloko lancée par le gouvernement Centrafricain et financée par la Banque mondiale dans l’atteinte des objectifs et exigences de résolution 74/299 des Nations Unies pour la réduction des décès et blessures sur la route d’au moins 50% à l’horizon 2030.
Il a poursuivi que la décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030 de réduire de façon significative des décès et blessures dus aux accidents de la route. « C’est pourquoi, nous invitons le public de prendre en main la problématique de la sécurité routière pour sauver plus des vies », a-t-il expliqué.
Les actions à mener pour favoriser la sensibilisation du public aux questions de sécurité routière selon Cyr Gédéon Ngaisse, c’est de rendre la route plus sûre et agréable pour tous les usagers par le biais d’action de communication de sensibilisation ou encore le contrôle.
Enfin, parole a été donnée au ministre Gontron Djono Ahaba de lancer officiellement la campagne. Dans son laïus, le membre du gouvernement explique que cette campagne s’inscrit dans le cadre de l’activité phare de la composante sécurité routière du Projet d’Urgences et de Rétablissement des infrastructures et de la Collectivité en Centrafrique « PURIC », financé par Ie fonds IDA de la Banque mondiale.
Pour un petit rappel, selon le dernier rapport sur la sécurité routière de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2019, l’insécurité routière est classée comme une deuxième cause de la mortalité en Afrique et serait la cinquième cause à l’horizon 2030.
La République Centrafricaine à l’instar des autres pays de la planète a atteint 33% du taux de mortalité liée aux accidents de la circulation routière. Cette hausse traduit la récente augmentation du parc automobile dû à l’apparition du phénomène des mototaxis, couplée avec la dégradation des infrastructures routières. Mais, elle est liée surtout au comportement humain du fait de la méconnaissance du code routier Centrafricain, caractérisé par l’excès de vitesse, la conduite en état d’ivresse, la consommation des stupéfiants qui ont impacté négativement sur la qualité de service des transports routiers, avec comme corolaire l’accroissement du nombre d’accident de la circulation routière à Bangui en particulier et sur le corridor Bangui-Garouaboulai, et dans toute la Centrafrique.
La campagne sera réalisée auprès des structures qui accueillent le public comme, les marchés, les gares routières, les aires de repos, les structures chargées de la sécurité publique, le commissariat, la gendarmerie, la mairie ainsi que les établissements scolaires sanitaires et les média communautaires pour un relais à travers une tranche d’antenne.
« L’heure est devenue grave, nous devons nous protéger, car la route tue et devient la principale de mortalité dans notre pays », souligne le ministre.
Le sous-préfet de Boali Robert Yamo, se dit ravi de voir un tel projet en faveur de ces administrés. « Je demande solennisent à la vaillante population de Boali de s’adhérer à ce processus quand-même louable pour diminuer enfin le taux de mortalité liée aux accidents de la circulation routière surtout sur la falaise de Kassango », a-t-il demandé.
Ces multiples cas deviennent un problème de santé publique, de sécurité, d’aggravation de la pauvreté dans les familles des victimes. Cette situation interpelle tous à la recherche des solutions et de la vigilance. Cette campagne sera effectuée dans certaines localités de la RCA à savoir Boali, Bossembele, Yaloke, Gaga et autres.
Romain Koualet
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