Située au quartier Combattant dans le 8e arrondissement de Bangui, la mission Saint Benoît (MISAB) a été créée en 2016. Cette structure offre depuis près de 4 ans aujourd’hui des soins gratuits aux personnes âgées, femmes enceintes et aux enfants de zéro à cinq ans. Vu l’engouement de la population, Benoît Navoro-Gueyaboke, coordonnateur de la MISAB appelle le gouvernement et les organismes internationaux à l’aide.

Il est 8h 45 mn, l’heure à laquelle nous sommes arrivés au centre MISAB qui dispose plusieurs services à savoir: une salle de consultation des femmes enceintes à part et l’une pour les enfants, un laboratoire équipé et une pharmacie.

Dans leurs blouses, le personnel soignant fait des vas et viens pour s’occuper des patients qui arrivent au fur à mesure.

Depuis sa création, ce centre offre une opportunité aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux enfants de zéro à cinq ans de se soigner gratuitement. Des vivres et non vivre sont aussi distribués à ces derniers.

Selon le coordonnateur dudit centre Benoît Navoro-Gueyaboke, au moins 200 à 400 personnes viennent se soigner dans ce centre chaque jour.

Brigitte, âgée de 60 ans souffre depuis trois mois de l’hypertension artérielle et est  prise en charge depuis par la MISAB. Elle nous témoigne comment les patients sont traités dans ce centre : « Je souffre depuis cinq ans de  hypertension artérielle et quelqu’un m’avait informé de la gratuité des soins dans ce centre. Je n’avais pas cru à cela. Mais lorsque je suis arrivée ici, on m’avait bien accueilli. Et depuis lors, on me donne des médicaments gratuitement et les vivres comme du riz et des litres d’huile. Ces appuis m’ont vraiment aidé ».

Soulignons que le projet d’appui et de renforcement du système de santé (SENI) avait pour objectifs d’accroître l’utilisation et d’améliorer la qualité des services de santé essentiels dans les zones ciblées de la République Centrafricaine. Il vise à appuyer la gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans et renforcer les capacités du système de santé et lutter contre la violence basée sur le genre, et, faire face aux urgences à travers la mise en œuvre d’une action immédiate à une crise ou à une urgence, selon le besoin.

Ce projet couvre les zones géographiques, notamment les régions 2, 3, 4, 5 et 6 du pays mais force est de constater que cette structure sanitaire qui est sous district de Bangui 3, éprouve d’énormes difficultés qui l’empêchent de bien mener ses activités au profit des personnes vulnérables.  Mais ce centre sanitaire vit grâce aux cotisations de ses membres et de son président fondateur.

« Nul ignore qu’aujourd’hui le capital humain est indispensable pour le développement de notre cher beau pays la RCA. C’est pourquoi, je profite de votre micro pour lancer un vibrant appel au gouvernement et aux organisations qui interviennent dans le domaine de la santé de venir en aide à notre structure qui est la MISAB avec des moyens nécessaires afin de continuer à soutenir les vulnérables », a lancé le coordonnateur. Il déplore par ailleurs le comportement des responsables du district de Bangui 3 qui parfois refusent  de leur livrer les registres. 

« Le district nous donne seulement les vaccins mais parfois nous achetons de nos propres frais les registres qui permettent à chaque centre de santé d’évaluer ses activités », s’est -t-il plaint.

La Centrafrique, pays en instabilité éprouve d’énorme problème sanitaire en dépit des énormes efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires internationaux. Le développement des centres secondaires sont encouragés pour rapprocher les services de santé de la population vulnérable. Cependant, ils sont nombreux, ces centres qui manquent d’appuis du gouvernement et des partenaires internationaux.

Christian Steve SINGA