Le haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) et les étudiants ont échangé vendredi 17 juin 2022 sur les opportunités des réfugiés en terre centrafricaine. Ceci en prélude à la célébration de la 22e édition de la journée Mondiale du réfugié.

Les opportunités que peuvent saisir un étudiant réfugié a été au centre des discussions qui a eu lieu à l’université de Bangui. L’occasion a également permis à un artiste centrafricain, ancien réfugié de témoigner de ses vécus pour édifier les autres.

Plus de 500 étudiants de l’université de Bangui y compris les étudiants refugiés ont pris part à cette conférence débat. L’objectif de cette rencontre est de collecter l’avis des jeunes qui constituent la majorité des réfugiés lors des conflits pour mieux structurer le programme du HCR, selon le représentant Olivier Fafa Attidza Domkpo: « Les jeunes représentent la majeure partie de la population et nous avons jugé utile de récolter leurs avis par rapport à l’assistance que nous leur produisons et aussi  partager avec nous les idées qu’ils auraient sur la manière dont nous pouvons peaufiner nos programmes  en leur faveur et toutes les institutions qui nous soutiennent dans nos programmes », a-t-il fait savoir.

Même si le HCR assiste les réfugiés vivant sur le sol centrafricain et les retournés, cela ne doit pas être de l’assistanat, d’après Read Hariri de la société Palme d’or : « Nous sommes tous des réfugiés sur cette planète. Il est de notre devoir de mettre des projets qui peuvent assurer de la durabilité à ces réfugiés là pour ne pas toujours parler de l’assistance humanitaire ou alimentaire. Une assistance continuelle n’est plus de l’aide mais cela devient de l’assistanat. Et, l’assistanat fait inculquer dans nos cerveaux cette mentalité d’un assisté.  Donc, celui qui a toujours besoin qu’on lui tend la main. Tout le temps qu’on fait pour l’aider ne va jamais le pousser à se développer », a-t-il fait remarquer.

Dans le même ordre d’idée, un étudiant centrafricain ancien réfugié au Burkina-Faso et rapatrié au pays a partagé ses expériences pour édifier les autres. L’artiste Maxime Kette témoigne : « J’ai passé 11 ans au Burkina Faso. Dans les 3 premières années, je vivais de l’aide du HCR, mais ce n’était pas facile pour moi. J’ai dû arrêter les études parce que je ne pouvais pas joindre les deux bouts. Alors, j’ai décidé de chanter dans les bars et les boites de nuits pour gagner un peu d’argent. J’ai compris que mon avenir est entre mes deux mains. Et au bout de quelques temps, j’ai connu un succès, ce qui me permettait d’avoir un peu d’argent. J’ai alors décidé de revenir à l’université pour continuer mes études supérieures car j’ai abandonné au niveau de bac +2. Donc, je fais mes cours en journée et la nuit je chante dans les boites de nuit. Un jour, l’un de mes professeurs m’a surpris en chantant la nuit et m’a demandé, je lui ai expliqué ma situation et il a décidé de payer ma scolarité jusqu’à la fin du cycle et j’ai fait mon master 2 en réseaux et informatique. Si j’avais attendu tout du HCR durant toute ma vie, je ne serais peut-être pas là où je suis aujourd’hui »,  a-t-il-témoigné.

Leslie Miraille, une étudiante prenant part à ces échanges avoue qu’elle est très impressionnée par le message de l’artiste rapatrié et exhorte tous les étudiants réfugiés à ne pas se sentir faibles, mais plutôt de donner le meilleur d’eux même pour triompher comme l’a fait Maxime Kette.

Les activités commémoratives de la journée mondiale des réfugiés se dérouleront ce lundi 20 juin à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

Belvia Esperance Refeibona