Adjidja Sita  est une Peule âgée d’une cinquante d’année. Elle a perdu son mari qui est éleveur quand ils ont été attaqués par les groupes armés sur l’axe Ippy-Bambari.  Devenue veuve, cette dernière était soutenue par ses jeunes garçons qui sont aussi des éleveurs comme leur défunt père.

Mais, comme une maxime raconte : « le malheur ne vient jamais seul ». Elle a encore vu certains de ses grands garçons perdre la vie lors d’une autre attaque contre les éleveurs par des groupes armés en fin décembre 2021. Ne sachant à quel saint se vouer, elle a décidé de rejoindre les autres peuls sur le site de Foulbé qui est un ancien quartier des retournés peulhs d’Ippy créé il y a de cela deux ans.

Toute comme les femmes peules, Adjidja Sita s’était débrouillée avec ses jeunes enfants, ses  belles filles et petits-fils pour construite une hutte sous laquelle ils peuvent être à l’abri du soleil et de la pluie.

Cependant, ce bonheur familial va durer qu’un bout de temps. Ses jeunes enfants vont repartir dans les campements pour travailler comme berger auprès de certains éleveurs afin de gagner un peu d’argent et si possible quelques bœufs pour relancer un petit troupeau : « Bien avant cette crise, nous avions une cinquantaine de poulets, 68 moutons et plus de 200 bœufs», a mentionné cette dernière.

Le départ de ces jeunes et le décès tragique des leurs ainés vont pousser ses belles filles de copier la théorie de Orpa contre Naomi : « Finalement, mes belles filles m’ont abandonné pour s’en aller. Je ne pouvais pas opposer à leur décision car elles sont encore jeunes et je n’ai pas des garçons pour les épouser », a confié  Adjidja Sita.

Quelle désastre? Adjidja se retrouve encore qu’avec ses petits-fils : « J’ai aujourd’hui à ma disposition plus de 20 petits fils. Ce n’est pas vraiment du tout facile avec les tous petits  qui pleurent tout le temps pour réclamer de la nourriture et que je suis incapable de les satisfaire ».

« Celle âgée de six ans ne cesse de pleurer pour demander son père qui malheureusement n’est plus de ce monde. Et quand elle commence à pleurer, elle ne va pas s’arrêter si vite. Cela me fait aussi pleurer comme je suis dépassée », dixit la même source

Adjidja Sita affirme : « Certes, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) était passé nous donner des vivres et ACTED nous a octroyé des kits de literie. Dommage que tout ceci est insignifiant. Nous remercions aussi le Comité International de la Croix-Rouge qui nous a installé un point d’eau ». 

Rappelons qu’elles sont nombreuses à être dans ces situations sur le site de Foulbé qui compte à ce jour 1 455 déplacés. Ces déplacés ont pour prière le retour de la paix en Centrafrique. Et, ils demandent sans cesse une assistance humanitaire de tout genre car les besoins sont énormes.

Brice Ledoux Saramalet