A l’occasion de la journée nationale des victimes qui a eu lieu le 11 mai de chaque année, la Maison de la Mémoire en collaboration avec la Fondation Dr Dénis Mukwege qui a pour objectif de soutenir les victimes des conflits armés a clôturé le 11 mai les activités de l’exposition des objets d’arts  à l’intention des 20 victimes à l’Alliance Française de Bangui. Le ministre de l’Action Humanitaire et de la Réconciliation Nationale Virginie Baikoua a rehaussé de sa présence cette cérémonie.

L’objectif spécifique de ces activités est d’organiser des expositions pour la mise en exergue des outils de création artistique afin de renforcer la sensibilisation du public sur la mémoire collective en lien avec les impacts des violences sexuelles liées aux crises militaro- politiques à Bangui, Bouar et Bambari. Pour partager ce moment ensemble avec ces victimes, plusieurs personnes sont venues de différentes localités pour assister à cette cérémonie.

Une vidéo qui met en lumière les témoignages des exactions causées à ces victimes a été projetée,  le sketch, des danses organisées par ces dernières ont émus leurs  publics, parce que tous les mots touchent. Cette occasion est aussi une sensibilisation pour  les autres victimes qui ne veulent pas rompre le silence à se lever et sortir de l’ombre.

A l’ouverture de cette cérémonie le ministre de l’Action Humanitaire et de la Réconciliation Nationale  Virginie Baikoua a souligné que : « le gouvernement prend ses responsabilités à redonner un gout de vivre à la population. Le gouvernement a été instruit sur le dossier des victimes de travailler pendant 3 ans pour mettre en place la CVJRR. La CPI de son côté travaillent pour la justice et la réparation. Ces deux structures doivent travailler ensemble pour le bien de ces  victimes ».

Clarisse Roberto représentante de la Fondation Mukwege à la Haye, responsable de programme de soutien au réseau des survivantes donne des explications : « L’idée c’est de continuer à utiliser cette mémoire collective pour sensibiliser et pousser d’autres survivants et victimes à prendre la parole et briser le silence sur cette question de violence sexuelle liée aux conflits qui est encore très tabou. Je demande aux associations qui œuvrent pour les victimes de continuer la lutte d’essayer de rassembler aussi les survivantes vers un même combat à œuvrer, à sensibiliser et à faire du plaidoyer auprès des autorités de continuer à travailler ensemble en synergie pour mettre fin à la violence sexuelle liée aux conflits ».

Ce projet a également pour objectif de susciter auprès du public une meilleure compréhension sur les conséquences des violences sexuelles en temps de conflits. En parallèle, des débats ont été organisés afin de sensibiliser le public ainsi que les autorités locales sur l’importance de la mise place des mécanismes et  stratégies visant à atteindre une paix durable.

Dr Issou Mazambi, Directeur Pays de la Fondation Dr Mukwege en RCA ajoute : « C’est pour nous une occasion de faire une thérapie pour ces victimes et aussi un moyen de faire le plaidoyer. Donc, aujourd’hui on a clôturé l’exposition qui était faite pour les 10 jours ou on a exposé ce qu’elles ont fait elles-mêmes comme survivantes et elles ont effréné tous les vécus qu’elles ont eu et nous sommes venus les accompagner  et aussi faire un plaidoyer ». 

Dans l’avenir cette Fondation voulait à ce que ces victimes deviennent des activistes. Elles ont commencé à faire des plaidoyers et  les sensibilisations pour que le viol ne soit plus comme une arme de guerre en RCA et pour que ces femmes qui ont subi  des viols  puissent aussi s’exprimer librement.

Dorcas Bangui Yabanga