Plus de sept ans aujourd’hui que les Forces Armées Centrafricaines (FACA) sont sous sanction du conseil de sécurité des Nations-Unies malgré le retour à l’ordre constitutionnel et des efforts qui ont été faits par les autorités centrafricaines pour remplir les conditions exigées par le conseil de sécurité des Nations-Unies.

Même si une levée partielle a été faite en 2019 qui a permis à la Fédération de la Russie de doter la République centrafricaine (RCA) avec plus de 2000 armes, mais cette sanction a du moins un impact sur les activités des FACA qui ont pour mission, la protection de la population, leurs biens et la défense du territoire national.

Le 30 juillet prochain, le conseil de sécurité des Nations-Unies va se pencher pour la énième fois sur ce sujet qui est l’une des préoccupations des centrafricains.

Plusieurs démarches et lobbying ont été menés par les autorités centrafricaines en vue de favoriser la levée totale de cette sanction qui empêche les FACA de se doter avec des équipements militaires et aussi de leurs permettre d’assurer la protection des frontières centrafricaines avec les pays limitrophes.

Lors du 35e sommet des chefs d’Etats et des gouvernements de l’Union-Africaine, le numéro 1 centrafricain a plaidé pour la levée totale de l’embargo sur les armes en destination des FACA et a demandé aussi à ses homologues chefs d’Etats africains de se mobiliser pour l’émergence de ce Continent qui a tant souffert à cause de la mauvaise politique de certains dirigeants africains et occidentaux.

Cette sanction n’est pas du tout appréciée par certaines organisations de la société civile centrafricaines qui qualifient celle-ci de deux poids deux mesures, pour la simple raison que des groupes armés continuent à se ravitailler avec des armes et munitions de guerre.

Certaines conditions imposées par le conseil de sécurité des Nations-Unies, ont été remplis par les autorités centrafricaines en vue de favoriser la levée totale de cet embargo mais jusqu’à lors celui-ci continue de peser sur les FACA en faveur des groupes armés.

Certains analystes de la vie politique s’inquiètent de la présence des troupes russes qui appuient depuis quelques années les FACA dans la lutte contre l’occupation du territoire par  les rebelles de la CPC. Qui selon eux, cette inquiétude fait suite aux multiples rapports des experts indépendants de l’ONU accusant le groupe Wagner, les FACA et les rebelles de la CPC d’être à l’origine des exactions sur des civils lors des affrontements.

Cette situation pourrait être une des raisons qui justifient la prorogation de cette sanction. Les centrafricains ont aujourd’hui les yeux rivés sur les membres permanent de conseil de sécurité des Nations Unies, afin que celui-ci approuve la levée d’une manière définitive.

S’il faut le rappeler, l’embargo sur les armes à destination de la RCA faisait suite à la prolifération des armes de guerre entre 2013-2014, une situation qui a poussé les autorités de la transition à l’époque de demander cette sanction dans le souci de réduire le taux de la criminalité de l’époque. 

Après le retour à l’ordre constitutionnel en 2016, le pays ne disposait pas d’une armée structurée, mais des efforts ont été fourni par des partenaires de la RCA œuvrant dans le domaine de la sécurité notamment les armes létales de la Chine, la formation l’EUTM-RCA et des instructeurs Russes pour aujourd’hui disposer d’une armée plus ou moins structurée et professionnelle.

L’on peut dire, aujourd’hui la RCA est dotée de plus dix bataillons militaires, des centres de formations ont été réfectionnés, des hauts gradés des FACA ont subi des formations dans des pays amis entre et autres : Guinée Equatoriale, Maroc, RDC, Rwanda, Chine, Russie…

Même si beaucoup reste à faire, la situation est du moins améliorée, donc cette levée totale pourrait renforcer la détermination des autorités centrafricaines pour le retour de l’autorité de l’Etat à l’intérieur du pays. 

Christian-Stève SINGA