La problématique de la modification de la loi fondamentale continue de faire couler de l’encre et de la salive au sein de la classe politique centrafricaine. Le jeudi 11 août 2022, l’ancien président de la sous-commission gouvernance de commission préparatoire du forum de Bangui, Daniel Nzéwé a tenu une conférence de presse à l’issue de laquelle, il a souligné qu’en tant qu’ancien membre du comité préparatoire du forum de Bangui, la Constitution du 30 mars est une copie-collée de la constitution d’un état frère.
Contrairement à ses prédécesseurs, Daniel Nzéwé demande le retour au bercail du constitutionaliste Dr Dominique Eronon en vue d’apporter son savoir à l’élaboration de la nouvelle Constitution qui va refléter les aspirations des centrafricains.
Ce dernier n’a pas mâché les mots pour qualifier la Constitution du 30 mars 2016 du fruit d’un travail des experts des Nations-Unies et qui n’a reçu aucune analyse profonde des constitutionalistes de la RCA. C’est pourquoi aujourd’hui, le peuple centrafricain ne se reconnait pas dans ce document. « Je sors de mon mutisme pour dire tout haut que notre Constitution présente des faiblesses. Je cite comme exemple l’article 36 qui parle de la limite d’âge des candidats aux élections présidentielles qui est fixé à 35 ans. Alors si cette constitution existait, le feu président David Dacko ne devait pas être chef de l’Etat à l’époque, parce qu’il avait 28 ans lorsqu’il a pris le pouvoir. Cette disposition est discriminatoire pour la jeunesse », souligné Daniel Nzéwé.
« Toute loi fondamentale est rédigée sur la base des coutumes, c’est pourquoi les constitutions diffèrent d’un état à un autre. Alors que cette constitution n’a tenue compte d’aucune coutume de la RCA », a martelé Daniel Nzéwé.
L’ l’initiative de la modification de la Constitution a fait l’objet d’une saisine de la Cour constitutionnelle par l’opposant Joseph Bendounga mais qui malheureusement n’a pas reçu gain de cause. Cette cour a indiqué pour l’heure aucune preuve atteste la violation de cette loi mère. Pendant ce temps, les caciques du pouvoir de Bangui exigent quant à eux la convocation d’un referendum constitutionnel. L’opposition réfute ce projet dont le président vient de prendre acte de la demande de la modification.
Christian-Stève SINGA
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