LONG WCS en collaboration avec le ministère de l’Elevage et de la Santé Animale et le Fonds des Nations Unis pour l’Agriculture (FAO)  ont mise en place le jeudi 25 janvier 2024 le comité local de suivi technique de la transhumance apaisée de la zone du Nord Est à la mairie de la ville de Ndélé, chef-lieu de la préfecture de Bamingui-Bangoran. La séance a été présidée par Hassan Bouba, Ministre de l’Elevage et de la Santé Animale en présence des autorités locales et du Directeur Pays de l’ONG WCS.

Le projet d’appui à l’Intégration Régionale et à l’Investissement en Afrique Centrale (PAIRIAC) est financé par l’Union Européenne et son volet portant sur la transhumance est conjointement mis en œuvre par l’ONG Wildelife Conservation Sociéty (WCS) qui a signé une convention de conservation des aires protégées avec le gouvernement centrafricain depuis février 2019. Dans ses composantes 2.2 et 2.3 dont l’action est intitulée « Amélioration de l’accès aux services pastoraux et des structures agro-pastorales de gestion des ressources naturelles »,  le WCS et la FAO travaillent en commun accord sur ce projet à travers la composante de la FAO 2.1 intitulée Projet d’appui à la Régulation de la Transhumance Transfrontalière en Afrique Centrale (PARTTAC).

L’objectif des composantes 2.2 et 2.3 du volet 2 (transhumance) du PAIRIAC s’intitule : « Dans la zone d’intervention, la transhumance et la mobilité pastorale sont sécurisées dans un cadre de développement régulé, spécifique, respectueux de l’environnement, des droits humains et de l’égalité de genre et contribuant à la résilience des communautés pastorales face aux aléas climatiques ».

Le projet dédié au volet 2.1 du PAIRIAC mis en œuvre par la FAO y contribuera et avec pour la grande ligne de définir et mettre en œuvre les règles et mécanismes pour l’utilisation durable de l’espace et la gouvernance de la mobilité pastorale, dans le respect des droits humains et des critères d’égalité sur les parcours de la transhumance transfrontalière entre le Tchad, le Cameroun et la Centrafrique.

C’est dans cette optique qu’une mission conjointe de la FAO, WCS et le ministère de l’Elevage et de la Santé Animale a été effective dans la ville de Ndélé pour la mise en place de ces comités locaux.

Le directeur pays de WCS précise : « Selon l’allocution du maire, il y a eu beaucoup de projets qui ont travaillé sur la transhumance et après, ils se sont rendus compte des résultats même s’il en a mais disparaissent. Donc de notre côté, ce comité aura la tâche de continuer à surveiller les activités de transhumance même si WCS ne sera pas là. Donc, cela nous permet de suivre les activités de la transhumance et que la transhumance soit apaisée avec l’aide du gouvernement pour l’amélioration de la sécurité. On a commencé avec les autorités à mettre en place des couloirs de la transhumance mais ces couloirs devraient être bien précis pour différencier les parties agricoles et les parties de transhumance. Dans la partie transhumance, on doit s’assurer que les transhumants respectent la règle », a-t-il indiqué.

Pour le sultan maire de cette ville de Ndele Ibrahim Senoussi Kamoun, la transhumance est une activité qui revêt deux visages dont il est important de la gérer avec beaucoup de tracts : « la transhumance revêt deux faces. Elle rapporte économiquement mais endeuille également beaucoup de familles. D’où la nécessité de mettre en place un comité efficace pour pacifier la transhumance et rendre justice aux agriculteurs ainsi qu’aux éleveurs transhumants », a-t-il souhaité.

Pour ce faire le comité est composé de plus d’une vingtaine de personnes dont les composantes sont représentées par toutes les entités. Un bureau ad ‘hoc composé d’un président et de deux secrétaires a été mis en place pour conduire à une assemblée générale afin d’élire les leaders de ce comité.

Le ministre de l’Elevage et de la Santé Animale Hassan Bouba garantit ce comité qu’il reviendra sur ses traces dans deux mois pour évaluer les travaux réalisés après la mise en place dudit comité. Il réitère sa ferme volonté et celui du gouvernement à œuvrer pour la paix et accompagner tous les partenaires dans l’atteinte des objectifs fixés.

Transhumance, source des tensions

En République Centrafricaine, la transhumance constitue une source d’insécurité grandissante dans les régions du nord du pays. Surtout en saison sèches où les bétails sont en quête des vers pâturages. Des conflits réguliers ont éclaté entre les éleveurs et les agriculteurs,, occasionnant des nombreuses tueries.

Depuis le début de la crise sécuritaire dans le pays, pour se protéger contre les vols de leurs bétails, des éleveurs se sont armés ou se sont faits protégés par des hommes armés. Ces pratiques ont plusieurs fois occasionné des affrontements armés autour de la transhumance.

Mais depuis les actions que le gouvernement mène avec l’appui des partenaires, de plus en plus, les activités des transhumants sont  encadrées et protégées favorisant de plus en plus un climat de sérénité. Cependant, des risques restent palpables, surtout quand il s’agit de la transhumance transfrontalière. Des efforts doivent être consentis pour atteindre les objectifs.

Belvia Espérance Refeïbona