A l‘occasion de la journée internationale de lutte pour la fin de l’impunité des crimes sur les journalistes, célébré le 02 novembre de chaque année, le Réseau des Medias Communautaire de Centrafrique (RMCC) en partenariat avec la Fondation Hirondelle et Free Presse Unlimited a organisé un moment d’échange entre les  journalistes  de différentes entités et les étudiants en journalisme sur les mécanismes qui sont mis en place pour la protection des journalistes en cas de dangers dans l’exercice de leur travail. Une occasion qui permet également de sensibiliser les journalistes au respect de l’éthique et la déontologie dudit métier.

Instaurée en 2013  à la mémoire des deux journalistes Ghislain Dupont et Claude Verlon assassinés au Mali, le 2 novembre est  une journée de réflexion sur les conditions de travail du journaliste en ce 21 siècle. Dans le monde et particulièrement en Centrafrique, les journalistes sont  en proie à la violence, aux conflits armés et autres mouvements sociaux parfois sanglants et dévastateurs sur lesquels les reporters sont appelés à couvrir au risque de leur vie. Les chiffres montrent que  depuis le début de l’année 2006, plus de 1200 des journalistes ont  été assassinés dans le monde et cette statistique ne cesse d’augmenter chaque jour.

La Centrafrique enregistre également de nombreux cas de violences à l’endroit des journalistes.  Des arrestations arbitraires, des menaces, et des cas de séquestration des journalistes sont aussi enregistrés dans le pays. C’est dans cette lancée que le Réseau des Médias Communautaires de Centrafrique offre ce cadre d’échange aux journalistes  en vue  de  parler des mécanismes mis en place pour secourir le journalisme en cas de danger et prévenir d’éventuels cas de violence contre les journalistes, afin de créer des conditions de sécurité permettant aux journalistes d’effectuer leur travail de façon indépendante et sans être soumis à des pressions.

Remy Djamouss, coordonnateur du RMCC montre l’importance de cet échange : « Nous saisissons cette occasion pour en appeler aussi au professionnalisme de nos confrères, faite votre métier en toute  liberté dans la stricte observation du code d’éthique et de la déontologie, des lois et règlements régissant le fonctionnement de la presse dans notre pays. Certes les conditions ne sont pas réunies mais d’une manière ou d’une autre, nous sommes assermentés et avons l’obligation de remplir notre mission pour le bien-être du peuple centrafricain ».

José Richard Pouambi président du Haut Conseil de la Communication  pour sa part appelle les journalistes au respect de toutes les lois applicables aux médias en Centrafrique  : « Des journalistes sont tués,  assassinés parce qu’ils diffusent  une information, c’est pour cela que la communauté internationale par la voie des Nations Unies a consacré la journée du 2 novembre comme la journée de la lutte contre l’impunité à l’endroit des journalistes.   Pour cette raison,  il va falloir que nous les journalistes, nous respectons l’éthique et la déontologie en science de l’information et de la communication et toutes  les lois qui encadrent les medias en RCA ».

L’occasion a permis à un ancien journaliste de la radio Water For Good de Boali, victime de séquestration lors des évènements de 2013 à 2015 à Boali de témoigner son vécu.  Ce dernier a également mis l’accent sur le respect des lois qui est comme un guide pour le métier. La vérification des faits et l’équilibre de l’information sont des éléments pratiques qui lui ont permis d’avoir une vie sauve au delà de tous les préjugés que les rebelles avaient contre lui.   Il appelle également à la conscience professionnelle et au professionnalisme des journalistes.

Le  métier du  journalistes devient en effet un outil essentiel pour l’éducation, pour l’ouverture d’esprit et l’éveil de la conscience civique et de la société. Cette immense responsabilité incombe aux journalistes de faire leur travail selon les règles de l’art, mais aussi aux dirigeants de veiller à leur sécurité pour une meilleure garantie de la démocratie.

Cette occasion a permis aux journalistes participants de recommander au Haut Conseil de la Communication la redynamisation des organisations professionnelles des médias, la formation sur le modèle économique des médias à l’ère du numérique. Ils ont critiqué le fait que le projet des textes sur les statuts particuliers des journalistes du publique soient bloqués au niveau du gouvernement et la convention collective pour le secteur privé tarde aussi à se concrétiser. Les participants appellent à une solidarité du corps pour pousser à la concrétisation de ces dossiers.

Dorcas Bangui Yabanga