Vincent Talo est bien vivant mais sa première fille a falsifié des documents indiquant que son papa est mort en 2013 pour pouvoir bénéficier de ses pensions de retraite et autres biens. Nous avons enquêté sur ce dossier.

Vincent Talo, technicien supérieur d’agriculture est admis à valoir ses droits  à la retraite depuis plus de 20 ans. Il a commencé à bénéficier de ses pensions de retraite avant de connaitre un problème de santé qui a occasionné un trou de mémoire. Mais, il se rappelle bien que lors de sa descente à Bangui pour toucher ses pensions, alors qu’il était hébergé par sa fille ainée, son carnet des pensions et bien d’autres documents avaient disparu. Il est rentré à Bambari sans ses papiers. C’est le début du calvaire.

Malgré la disparition de son carnet, Vincent  présentait l’arrêté de ses droits à la retraite pour toucher les pensions. De Bambari, Vincent Talo a regagné Bangui en 2003 après le coup d’Etat du général Bozizé.

Après la bancarisation pour faciliter le paiement des salaires, des bourses et des pensions vers 2008-2009, Vincent Talo a eu une complication au niveau de sa banque primaire Sofia Crédit car, sa fille avait profité de ce système pour présenter le carnet et d’autres documents afin de percevoir les pensions de son père. Selon nos informations, le montant était de 100.000 FCFA et a chuté à 70.000 FCFA.

Le propriétaire de la pension de retraite Vincent Talo, qui a plusieurs fois connu une intervention chirurgicale ne pouvait même plus se faire soigner. Dans la foulée, les frais de Départ Volontaire Assisté (DVA) ont été payés à sa fille. 200.000 FCFA, puis 100.000 FCFA selon les informations fournies par les délégués en charge de ce dossier.

La fille à Vincent Talo à un moment donné remettait quelques sommes à son père en faisant croire que les pensions de retraite sont toujours payées chaque trimestre. Donc, chaque trois mois, elle se présente avec 40.000 FCFA au lieu de 210.000 FCFA. Le forfait ne s’arrête pas à ce niveau. Depuis le mois d’avril 2020, elle n’a plus rien donné à la famille pour s’occuper de son papa, visiblement affaibli par la maladie.

Pendant notre visite à Vincent Talo samedi 07 novembre 2020, la famille ne pouvait plus supporter. Elle est dépassée. Elle ne sait à quel saint se voué. Elle veut juste laisser tout entre les mains de Dieu mais en même temps dénoncer cet pour que l’Etat Centrafricain prête attention à ces genres de pratique.

Un acte de décès signé à 2013

Un acte de décès qui porte le N°327 dont nous avons obtenu copie, signé par la Mairie de Bangui indique que Vincent Talo est mort le 05 juillet 2013 à 16 heures 30 minutes. Le décès a été déclaré le 12 juillet 2013 à onze heures cinq minutes par sa fille qui,  à l’époque avait 39 ans et domiciliée à Bimbo. Cette attestation de décès est établie par la Mairie de Bangui après un document qui serait établi par un médecin de l’hôpital de Lakouanga.

C’est avec cet acte de décès que la fille à Vincent Talo utilise pour commettre son forfait contre son propre père encore bien vivant.

Un deuxième document, celui du tribunal dont nous avons aussi obtenu copie donne la gestion des biens du « défunt » à sa fille.  Quatre autres noms figurent dans ce document juridique comme quoi, ceux-ci ont, à l’issue d’une réunion de famille, désigné la fille à Vincent Talo comme mandatrice du Conseil de famille de gérer les intérêts de la succession du défunt Talo Vincent.

Le père Talo et la mère de sa fille se sont séparés en 1982 soit 38 ans à ce jour. Monsieur Talo s’est marié avec la femme avec laquelle il vit aujourd’hui. Mais sur ce faux document, en date de 2013, c’est le nom de la première femme qui figure. Elle aussi contribue au malheur de Vincent Talo.

Même si l’authenticité de ces deux documents, signés par des personnalités bien connues reste à confirmer, c’est bien avec ces documents que l’enfant à Talo utilise pour toucherais les pensions de son père à la banque. Pour dire que la Mairie de Bangui a été trompée ainsi que le tribunal de grande instance de Bangui qui a constaté le décès de Vincent Talo lors d’une audience publique. La version de la fille à Talo est encore attendue.

Ce cas n’est que révélateur de plusieurs autres actuellement dans la société centrafricaine. Les retraités en subissent, plus encore les veuves qui ont sensé bénéficié des frais de pensions de leurs maris. La situation est encore très grave dans les familles polygames.

Cette situation met aussi en lumière les modalités de déclaration des décès ainsi que de constatation de décès par les juges. En entendant, Vincent Talo ainsi que ses enfants qui sont encore restés loyaux se réservent les droits à intenter des actions en justice pour rétablir la lumière sur ce dossier.

Les dispositions dans notre code pénal en ses articles 355 à 359 rendent coupable des telles actes. Elle court une peine d’emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 100.000 à 4.000.000 de francs. Pour Faux usage de faux elle mérite 25 ans de réclusion criminelle avec une amande de 2.500.000 FCFA.

Fridolin Ngoulou