En Centrafrique dans le secteur informel, il existe plusieurs métiers que la population centrafricaine se livre pour gagner son pain quotidien. Tel est le cas de la cordonnerie, un métier artisanal qui consiste à réparer des chaussures et sacoches à la demande de clients, un travail qui est fait à la main soit avec des machines dans un atelier. Ce métier est presque aujourd’hui abandonné par les centrafricains et entre les mains des migrants congolais.

A en croire plusieurs centrafricains, le métier de cordonnier/cireur de chaussures est réservé aux migrants du Sud-Ubangui de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces hommes adultes et jeunes sont venus des villages de l’équateur en RDC à plus des centaines de kilomètres pour chercher du travail, faire des économies et repartir allègrement, afin de mener une vie d’aisance après un long moment de dur labeur à l’extérieur. 

En effet, Oubangui Médias a rencontré Abel, un cordonnier ambulant qui exerce ce métier depuis quelques années, il explique : « il est important d’examiner l’état de la chaussure ou les sacs que le client apporte afin de fixer le prix de la réparation qui varie de 2500 à 5000 F CFA. L’achat des accessoires est à la charge du client. Le travail est souvent très difficile. Il faut décoller ou découdre la partie à changer, puis dessiner la pièce de remplacement. Les réparations les plus courantes sont la pose de semelle et de protection ou le remplacement de talons. »

Mais, il ne fait pas beau temps à chaque saison,  a regretté Abel : « Pendant la période de la saison sèche, nous n’avons pas beaucoup de clients qui demandent à cirer leurs chaussures puisqu’il y a la poussière et les gens nettoient rapidement avec un chiffon leurs souliers. »

Généralement, ces artisans migrants développent des activités multiservices. La plupart du temps, le cordonnier travaille seul dans son atelier soit en groupe de deux ou trois personnes.

Ce cordonnier/cireur migrant, s’estime heureux en faisant ce travail. « Étant surplace, les habitants du quartier savent là où me joindre pour répondre à leurs besoins au retour je perçois un peu d’argent pour nourrir ma famille. » a-t-il fait savoir

Il faut se rendre à l’évidence que, ces derniers font un chiffre d’affaires conséquent comme le dit un adage populaire : «  il n’y a jamais rien sans rien ». Ces cordonniers/cireurs s’adonnent à ce métier parce qu’ils tirent du profit suite à des multiples prestations de réparations des objets en cuir (sacs, fermetures, parapluies, ceintures etc.) Et aussi, ils vendent des accessoires comme (semelles, lacets, chaussures d’occasion).

« Il faut ajouter à cela la hausse des prix de consommables pour la réparation entre et autre le pot de colle marque Durabond qu’ils achetaient à 3000 et qui coûte  maintenant 6000 F CFA», a ajouté Abel.

Au centre-ville, précisément aux alentours du marché central, des cordonniers centrafricains se sont installés, exercent ce métier et reçoivent plus de clients qui viennent de tous les abords de la capitale Bangui avec plusieurs besoins de réparations de leurs chaussures.

Mais ceux-ci se plaignent d’une concurrence déloyale, qu’ils sont victimes à cause du vil prix que font ces cordonniers/cireurs migrants sur les réparations des chaussures  et qui ne payent non plus d’impôt et les tickets délivrés par la Mairie de Bangui.

En effet, ce métier artisanal est une activité rentable.  On doit le structurer à travers des formations pointues professionnelles au métier de cordonnier. Cela va intéresser les jeunes dans le cadre l’entrepreneuriat afin de s’auto prendre en charge et participer activement au développement durable du pays. 

L’on doit se rappeler que  la question du capital humain a été l’une des priorités du président Touadera de construire une économie plus efficiente, capable de produire de la richesse durable en partant de la main d’œuvre centrafricaine. L’interrogation subjacente autour des problématiques de la formation professionnelle et l’apprentissage des jeunes demeures préoccupantes ou les formations professionnelles ne sont pas adaptées aux réalités du pays.

Assimby Komodou