Des étudiants qui logent les cités du campus universitaire de Bangui déplorent les conditions hygiéniques et la dégradation avancée des bâtiments.

Construites dans les années 1970, les trois cités du campus universitaire de Bangui sont aujourd’hui dans un état de grave dégradation. Si cette structure a pour but de favoriser un environnement propice aux étudiants, il est regrettable de constater que l’état des choses montre combien de fois l’endroit n’est pas sain.

Il suffit de faire un tour dans ces trois cités du campus universitaire de Bangui qui sont situés respectivement dans l’enceinte même de ladite université, de l’autre côté de la route non loin de la Faculté des Sciences de la Santé (FACSS) et à l’’Ecole Normale Supérieure (ENS) pour se rendre à l’évidence. Ces trois cités sont communément appelés Cité Europe, Asie et Afrique.

Simple coïncidence des appellations ?

 L’on se questionne ainsi mais la réalité peut faire rire. D’abord, la cité Europe est plus ou moins structurée et aménagée. Ensuite, la citée dite Asie tend vers le mieux. Enfin,  la cité Afrique est la plus dégradée et insalubre.

« C’est depuis deux ans que j’ai regagné la cité Afrique mais je peux vous confirmer que l’endroit est vraiment impropre. Les conditions hygiéniques sont à déplorer. Les douches sont bouchées, les lavabos ne sont pas fonctionnels, les toitures et les plafonds sont troués et les placards également sans oublier la peinture qui n’est pas repeinte. Certains campussiens sont obligés d’apporter leur propre lit depuis le quartier », a expliqué Thierry.

Amos qui loge également la citée Afrique regrette : « L’électricité nous met constamment en danger de mort à travers les branchements électriques du fait que les câbles ne sont pas protégés. Nous ne disposons pas d’un robinet propre en ce qui concerne l’eau courante ».

Devant ces problèmes, les campussiens par l’initiative des chefs de bâtiment tentent parfois de trouver des solutions à leur niveau, dommage que ces tentatives ne sont que temporaires.

En outre, ces derniers se plaignent également de la qualité du repas que le restaurant universitaire leur offre comme le fait savoir Hervé qui habite la cité Europe : « Le repas que l’on nous sert au restaurant universitaire n’est pas hygiénique. Il suffit de jeter un coup d’œil à la cuisine dudit restaurant pour le confirmer. Nous sommes parfois obligés de prendre ces repas et de cuisiner à nouveau avant de manger. Nous déplorons également le fait que le restaurant ne respecte pas le principe de la variété alimentaire ».

Si ces étudiants ont regagné le campus universitaire pour se concentrer sur les études, ils sont obligés de coupler les études avec certaines activités génératrices de revenu comme les maraichers , les prestations de services en informatique, la vente des yaourts et de l’eau fraiche : « Nous faisons ces petites activités pour gagner de l’argent car nous ne pouvons pas tout attendre des parents et surtout que certains de nous sont venus des provinces », a lancé Thierry.

En effet, c’est la direction des œuvres universitaires qui doit réguler l’entrée et la sortie d’un étudiant au campus, s’occuper de l’entretien des  bâtiments, veiller sur la qualité du repas offert par le restaurant universitaire car les étudiants déboursent de l’argent en termes du frais de loyer annuel permettant à ce service d’assumer son rôle. A en croire ces étudiants, ils plaident à ce que les conditions de vie soient améliorer car c’est dans un environnement saint qu’ils peuvent bien étudier.

De son côté, à l’Université de Bangui, les gens se disent bien conscient de cette situation dont la responsabilité est partagée entre les usagers les services compétentes.

Mais, une bonne nouvelle est que le gouvernement est en train de construire d’autres cités universitaires afin de palier à ce problème. Une fois terminées, les campussiens seront relogés pour faciliter la réhabilitation des cités délabrées.

Brice Ledoux Saramalet