Le ministère de la santé publique et de la population est l’un des départements ministériels qui fait des efforts pour satisfaire la population centrafricaine. En 2022, malgré les difficiles conditions que le pays traverse à sa sortie de crise, la question de la santé demeure une préoccupation nationale. Malheureusement, le plateau technique reste encore fragile et il n’y a pas une couverture sanitaire conséquente dans toutes les villes de l’arrière-pays.

En dépit des difficultés économiques en Centrafrique à cause des crises globales dans le monde et locales, le ministère de la santé publique et de la population déploie des efforts pour garder le cap à travers quelques réalisations très capitales.

Ces réalisations sont visibles à travers la volonté des autorités qui s’exprime d’abord par la formation des médecins qualifiés pour des soins de qualité aux peuples centrafricains. Ainsi, cette année 2022, au total 88 médecins sont mis sur le marché du travail. A en croire le ministre de la santé docteur Pierre Somsé, les nouveaux médecins seront tous déployés dans les provinces pour fournir des soins aux populations centrafricaines des provinces.

Le secteur de la santé reste celui-là qui regorge d’éminents professeurs agrégés. Cinq promotions des Professeurs Agrégés en médecine ont reçu le 28 décembre dernier à l’Université de Bangui, leurs diplômes des mains du président de la République, le Professeur Faustin Archange Touadera.

Dans les hôpitaux publics de la place que nous avons sillonné, des femmes enceintes et des parents témoignent que les premiers soins sont gratuits pour les enfants et les femmes enceintes. Ce qui veut dire que l’accès universel des soins tels que promis par le gouvernement est en voie de devenir une réalité en 2022. 

Cependant, l’environnement sanitaire est également renforcé par la mise en marche du centre d’hémodialyse qui, a été inauguré pour une première fois en 2021. Par manque de personnel qualifié, le centre n’était pas opérationnel pendant un bon moment. Mais avec de la volonté, au mois de juillet dernier, le centre d’hémodialyse est redevenu fonctionnel par une deuxième inauguration du chef de l’Etat Faustin Archange Touadera avec la participation du ministre la santé et de la population. Ce centre d’hémodialyse est spécialisé dans la purification du sang avec un plateau technique conséquent et bien approprié.

L’opérationnalisation de ce centre permet entre autre de réduire les évacuations sanitaires. En rappel, par un arrêté du 26 avril 2022, le ministre de la santé publique et de la population avait suspendu provisoirement les cas d’évacuations sanitaires à l’extérieur du pays. Dans ce document, le gouvernement donne des raisons allant dans le sens des problèmes techniques et budgétaires pour justifier la suspension provisoire des cas d’évacuations sanitaires.

En effet, le gouvernement est sensé supporter les coûts d’évacuations sanitaires de tout citoyen au cas où les services locaux ne peuvent pas répondre. Des informations Oubangui Médias indiquent que le gouvernement engage plus de 2 milliards de FCFA chaque année pour répondre aux besoins en cas des évacuations sanitaires. Une charge régalienne mais de trop pour l’économie du pays. Ces fonds, selon nos sources auraient pu servir de rendre performant le plateau technique du pays.

Cette décision serait prise pour permettre aux centres d’Imagerie Médicale et d’Hémodialyse de monter en puissance pour faire face aux maladies compliquées.

La poliomyélite a été en 2022 officiellement vaincue dans  toute l’Afrique selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La Centrafrique est également fière de cette victoire que le ministère de la santé, le gouvernement et leurs partenaires ont largement contribué aux cotés de la population centrafricaine.

En termes d’infrastructures, on a constaté également des nouveautés en 2022. Au niveau de l’hôpital communautaire, l’on remarque des bâtiments en construction pour renforcer les services de maternité. Le ministère en question s’est même doté d’un nouveau bâtiment R+2 qui sera bientôt inauguré et servira du Cabinet du ministre de la santé publique et de la population.

Reprise en main des actions de lutte contre le sida.

Avec la Coordination Nationale du Comité National de Lutte contre le Sida (CN-CNLS) qui enregistre la participation des personnes ressources du gouvernement Moloua, la lutte contre le VIH/Sida est reprise cette année avec une vive allure. Apres l’avènement de la Covid 19, qui semble être maitrisé en cette année, la population avait  tendance à s’en passer du sida mais grâce à la sensibilisation et une meilleure couverture des personnes vivant avec le sida, le taux de prévalence en Centrafrique a baissé de 4% en 2017 à 2 ,7% cette année 2022.

Une loi portant protection des PVVIH a également été adoptée au mois d’octobre par les élus de la Nation. Le gouvernement a engagé des fonds afin de mener en 2023 des études de vulnérabilité auprès de la population clé, la plus touchée par le VIH/Sida.

Encore des faiblesses à combler

Mais de tous ces exploits, l’on déplore encore certaines faiblesses dans les services d’accueil et de soins. Le personnel soignant n’est toujours pas accueillant dans son lieu de travail et le plateau technique des hôpitaux est toujours aussi fragile. Il y a un manque cruel des outils de travail dans certains services, un manque de personnels qualifiés pour certaines spécialités.

D’ailleurs, il y a des spécialités qui n’existent quasiment pas en Centrafrique et cela ne dérange quasiment personne en plus. Le cas patent est celui du service de l’autopsie. La Centrafrique ne dispose d’aucun service de l’autopsie, on passe toujours par la France pour effectuer des examens autoptiques sur les morts et comme si cette question ne dérange pas les autorités. Peut-être que c’est parce qu’il s’agit des morts ? Mais c’est toute une évidence de grande importance si la Centrafrique dispose d’un centre d’examen de l’autopsie.

En plus du manque de certains services, il y a un manque cruel de certains médicaments.  Bien qu’il y ait des pharmacies partout dans la capitale Bangui, l’on doit toujours faire appel à l’extérieur pour avoir certains produits de santé. L’incendie des entrepôts du ministère de la santé au mois de novembre dernier vient aggraver la situation. A cet effet, des efforts doivent être faits pour que le peuple soit satisfait des services de santé localement. 

Alors que la Centrafrique a fait face des pandémies pour les maitriser en déployant ses services dans les zones stratégiques, alors que le pays continu à produire localement des médecins de qualité et autres agents de santé, nul de doute que le secteur de la santé reste aussi contrôlé par des acteurs humanitaires même s’ils sont parfois coordonnés par ce ministère.

Belvia Esperance Refeibona