Plusieurs étudiants centrafricains vivant à l’étranger ont déploré leurs conditions de vie et appellent le gouvernement à assurer le suivi de leurs formations.

Ils sont des milliers,  jeunes centrafricains qui sont partis étudier à travers le monde. Ils sont dans des filières différentes qui manquent parfois des spécialistes en Centrafrique. Si ces derniers apprécient souvent le niveau et la qualité de formation, dommage, ils font face à des nombreuses difficultés qui constituent une barrière à leur intégration aux nouveaux environnements.

Le tout premier problème est d’ordre administratif comme le souligne Saïdou Maikano, connu sous le nom de Bantou Sauvage sur les réseaux sociaux : « Je suis étudiant en  Master 1 de Relation Internationale et Diplomatie dans une université privée à Dakar au Sénégal. Notre véritable problème c’est d’ordre administratif. Nous n’avons pas d’ambassade au Sénégal. Du coup, cela nous empêche de faire nos papiers administratifs et nous met en insécurité ».

S’il y a quelques étudiants qui ont eu la chance d’avoir les bourses, nombreux sont ceux qui  n’en ont pas. C’est là qui les met véritablement dos au mur : « Je n’ai pas des bourses d’études, mais le coût de la vie est élevé surtout le loyer qui est onéreux sans oublier l’alimentation », a témoigné Peggy Stéphanie Yourou, étudiante en Master 1 de l’Environnement et du Développement Durable au Groupe ISM Africa, toujours au Sénégal.

Elle précise aussi que : « Nous avons un sérieux problème sur le plan culturel et social du fait que les sénégalais ont leur langue national qui est le wolof. Ceci est une véritable barrière du moment où certains enseignants dispensent les cours en wolof. Un fait qui malheureusement joue en notre défaveur en matière de compréhension des cours et d’adaptation au rythme de vie sociale ».

Cet aspect est renforcé par Félicienne Patricia  Karella Djangha-Litho,  étudiante en Licence II de Droit à l’Université publique de Yaoundé II Soa : « Je suis dans un monde où on me rappelle à chaque fois que je ne suis pas chez moi. Certaines opportunités comme les jobs étudiants me sont refusés pour la simple raison que je ne suis pas camerounaise ».

En outre, même si certains étudiants affirment qu’ils n’ont pas assez de problèmes du côté académique, Hardy Devaux, président de l’Association des étudiants centrafricains de France  qui fait double cursus en France notamment en Droit et Science Politique à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne dit le contraire : « Certes, il y a des difficultés académiques au tout début de ma première année avec le changement du rythme, vu que le système éducatif de la France est trop avancé  que celui de Centrafrique, il m’a fallu bosser dur pour enfin être sur le même diapason que les autres ».

Devant ces différents problèmes, certains étudiants, une fois terminé leurs études, ne veulent plus revenir au pays car ils affirment qu’ils étaient partis sur leur propres fonds et le gouvernement n’a pas assuré leur suivi.

Le paiement des bourses d’études pour ceux qui ont eu la chance d’en bénéficier pose souvent d’énormes difficultés. Ils sont encore très nombreux à se plaindre car, depuis plusieurs mois voire années, l’Etat centrafricain ne leur verse pas des bourses d’études.

Toutefois, certains pointent du doigt la question d’intégration dans la fonction publique centrafricaine, qui devrait se faire seulement à base de qualité et de compétence. Dommage que cela se fait souvent sur la base du clientélisme et d’appartenance politique. Ceci est dangereux du fait que cela favorise « le phénomène de la fuite des cerveaux » qui est une perte des mains d’œuvres qualifiées en matière du capital humain.

Brice Ledoux Saramalet