Helena (prénom d’emprunt) est une jeune femme centrafricaine victime de la dépigmentation. Elle est tombée dans le piège en suivant le conseil de son amie qui l’avait poussé à utiliser les produits cosmétiques pour s’éclaircir la peau. Un fait qu’elle a fini par payer les graves conséquences dont elle garde toujours les mauvais souvenirs. Devant cette triste réalité, elle a accepté de témoigner à cœur ouvert à Oubangui Médias, sa malheureuse expérience.

« J’ai pris la décision de m’éclaircir la peau en suivant le conseil d’une amie. On se rendait compte que les filles brunes et claires sont plus attirantes que les noires. Nous payons à un prix couteux les produits cosmétiques que nous avions l’obligation de respecter l’usage. Mais quelques années après, on commençait à manquer d’argent pour payer les produits. C’est là que la dépigmentation commence à faire face », a témoigné Helena, habitante du quartier Gobongo dans le 4em arrondissement de Bangui.

En effet, la dépigmentation est l’un des défauts que les gens ne cessent de réclamer aux filles et femmes en Centrafrique. Ces dernières disposant d’une peau noire, se lancent souvent dans l’utilisation des produits cosmétiques sans contrôle pour devenir brune ou claire. Cette pratique a des conséquences visibles sur ces femmes qui finissent souvent par le regretter. Les conséquences peuvent aller jusqu’au cancer de la peau.

Cependant, il est difficile de savoir pourquoi, certaines filles et femmes africaines dont les centrafricaines se laissent emporter par la magie de la peau blanche en utilisant les produits cosmétiques malgré que les conséquences sont visibles chez les utilisateurs. Ces dernières au grand jour se lèvent pour acheter avec un prix couteux, des produits cosmétiques pour s’éclaircir la peau. Ces produits sont parfois des huiles et crèmes appelées encore des pommades qu’elles utilisent sans la crainte de voir leur peau se dépigmenter un jour. Mais comme nul ne peut empêcher la vérité scientifique de s’exprimer, c’est au fur à mesure que les utilisateurs se rendent compte qu’ils sont dans une grave erreur.  

D’ailleurs c’est ce qu’a expliqué Helena en ces termes : « Je commençais à voir ma peau se faner, des tâches noires apparaissent sur mes coudes et mes cuisses. Je ressens des brulures et ma peau devient légère. J’ai même la honte de sortir me balader dans la journée car je dégageais même une odeur nauséabonde surtout quand y a le soleil et qu’il fait chaud.  Des gens n’hésitent pas de se moquer de moi et je pleurais intérieurement mais c’est trop tard ». 

Devant cette triste réalité, Helena est déboussolée et ne sait pas à quel conseil se fier : « Je priais que ma peau redevienne noire mais je ne sais quoi faire. Il y a certaines amies qui me disent de changer de produits et continuer dans la pratique. D’autres me disent d’arrêter l’usage de tout produit cosmétique. J’ai donc tout arrêté. Ma peau est devenue plus vilaine et moche. Je dégradais avec un moral abattu », a-t-elle ajouté.

Des jours, des semaines et des mois se sont passés. Helena a accepté d’affronter cette réalité : « Je commençais à utiliser le ndjika qui est l’huile fait à base de noix de palme que je mélange avec la beurre de karité. C’est ainsi qu’après quelques mois et années, ma peau recommençait à devenir noire. Mais cela n’a été facile même jusqu’à ce jour, les traces de la dépigmentation sont encore visibles sur mon corps », a indiqué cette dernière.

Aujourd’hui, Helena a pu se ressaisir. Elle ne se laisse plus abattre mais se concentre sur l’avenir en oubliant tout ce qui est maquillage et beauté extérieur. Elle appelle les africaines et en particulier les centrafricaines à ne pas se livrer dans cette pratique : « J’ai essayé et j’ai vécu les conséquences. J’exhorte mes sœurs à faire valoir  la peau noire. Si Dieu t’a créé brune ou claire, c’est sa grâce. Mais s’il t’a créé noire, c’est aussi sa grâce et il sait pourquoi. On ne doit pas corriger le créateur avec nos produits cosmétiques avec des conséquences très regrettables. La peau blanche n’est pas de l’or », a-t-elle conclut.

Devant le caractère scientifique des conséquences du phénomène de la dépigmentation, Oubangui Médias va consacrer dans les prochaines parutions, d’autres témoignages et surtout l’avis d’un médecin en la matière. Ceci, afin de relever les différents points possibles et pousser les personnes intéressées à prendre une bonne décision pendant qu’il n’est pas encore trop tard. Nous tenons à préciser qu’éclaircir la peau n’est pas seulement le propre des filles et des femmes mais aussi de certains hommes.

Rayms Yanguere