Le gouvernement a décidé le 3 janvier d’augmenter les prix des produits pétroliers à la pompe. Un arrêté interministériel fixe désormais les prix comme suit: Super 1.300 FCFA, Pétrole 1.150 FCFA, Gasoil 1.450 FCFA. Une augmentation de plus de 50% suite à la crise de carburant depuis juillet dans le pays et la récession budgétaire.

Cette augmentation intervient 4 jours après le bilan du secteur, fait par le président Faustin Archange Touadera. Dans son discours d’allocution à la Nation pour l’année 2023, le président de la République Faustin Archange Touadera a présenté les grands projets de l’énergie et de l’hydraulique.  Cependant, ces projets interviennent dans un contexte de crise, notamment la pénurie de carburant qui affecte l’économie nationale.

Ces chantiers sont présentés alors que le pays connaît encore une crise de carburant qui n’a que trop duré. Depuis le début de l’année 2022, la Centrafrique, qui n’est pas d’ailleurs un pays pétrolier, connait une crise de carburant suite à la guerre en Ukraine et le bouleversement de l’ordre mondial. Les stations-services de Bangui et de certaines villes du pays sont restées vides et approvisionnent le pays à volonté. Alors que le gouvernement avait plusieurs fois rassuré la population, cette pénurie perdure avant d’atteindre son apogée. Elle fait perdre au gouvernement plus d’un milliards huit cent millions de FCFA chaque mois car, les sociétés des hydrocarbures n’importent plus comme avant le carburant.

L’annonce de l’augmentation des prix à la pompe risque de faire grimper les taris de transport en commun et de créer une crise sociale car, depuis plusieurs décennies, le salaire des fonctionnaires et agents de l’Etat n’a pas évolué.

Les entreprises qui dépendent du carburant, les interventions humanitaires et toute autre action risque de subir un coup. Le gouvernement est appelé à s’adresser à la population pour justifier cette augmentation afin de convaincre et éviter une grogne sociale.

Ce qui est sûr, le gouvernement n’était plus à mesure de subventionner les prix des hydrocarbures, conformément aux recommandations des institutions financières qui ne veulent plus que les Etats continuent à subventionner les hydrocarbures.

Pour tenter de redresser son économie, le gouvernement, à travers cette décision ne sera plus à mesure de subventionner les prix à la pompe. Le gouvernement compte toutefois améliorer la fourniture en électricité, en misant sur l’énergie solaire, comme a annoncé le président Touadera dans son discours à la Nation.

Bilan du ministère de l’énergie et l’hydraulique

En 2022, le ministère de l’énergie et l’hydraulique a fait des réalisations dans le domaine de l’énergie en doublant la fourniture à plus de 68 mégawatts, avec la mise en service de la Centrale solaire photovoltaïque de 15 mégawatts de Sakaï. Malgré l’augmentation des capacités de l’énergie, certains quartiers de Bangui restent dans le noir et font recours à la rue pour réclamer l’électricité.

Aussi, le ministère a doté  la ville de Béloko dans la Nana Mambéré d’une centrale hybride solaire/diesel.

 Depuis un an, on assiste à la pénurie du carburant dans les stations-services, ce qui a favorisé la montée du commerce illicite des hydrocarbures. Plusieurs points de vente illicite sont créés dans les quartiers, provoquant des incendies qui deviennent fréquents dans la capitale et mettent en danger la vie de la population. A cet effet, le Gouvernement interdit le transport et le stockage des produits pétroliers dans les fûts et dans des quartiers.

Le président avait pourtant demandé au Gouvernement de maintenir inchangés les prix des produits pétroliers à la pompe et d’analyser les défis et les enjeux liés à l’approvisionnement du pays en carburants et de trouver les solutions idoines pour juguler cette crise qui impacte négativement la croissance économique.

Concernant la fiscalité pétrolière une baisse significative des recettes douanières a été constatée à partir du mois de juillet, la recette est passée d’un (1) milliard 800 millions de FCFA par mois à 80 millions de FCFA par mois.

Du côté de l’hydraulique, le taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement s’est aussi amélioré grâce à la réalisation de 342 nouveaux forages d’eau, 25 mini-systèmes d’alimentation en eau et 2.293 forages avec l’appui de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique, la Banque Mondiale, l’UNICEF, le PNUD et le CICR.

Les grands projets dudit ministère pour l’année 2023

Les projets de l’énergie et hydraulique 2023 ont été présentés par le président Faustin Archange Touadera. Commençant par l’énergie, le Chef de l’Etat annonce que le ministère va  construire un champ solaire à Danzi d’une puissance de 25 mégawatts et installation des centrales hybrides thermique/solaire à Bambari et Berberati d’une puissance totale de 2 mégawatts, permettront d’améliorer la distribution de l’électricité dans les prochains mois.

Par ailleurs, cinq (5) villes de provinces à savoir : Nola, Bangassou, Bouar, Birao et Bossembélé seront dotées de centrales hybrides thermique/solaire d’une puissance d’un (1) mégawatt chacune ainsi que l’électrification de 60.000 ménages hors réseau et de 200 Centres de Santé et écoles par des kits solaires.

Pour l’hydraulique, une nouvelle station de pompage d’eau brute et de la station d’exhaure flottante sera construite sur l’Oubangui pour la Ville de Bangui et ses environs.

Les projets d’adduction d’eau potable démarreront dès le début de l’année 2023 dans trois des villes à savoir : Bambari, Berberati et de Bozoum.

Au vue de tous ces projets, le peuple centrafricain s’impatiente de vivre la réalité afin d’être soulagé de ses souffrances. Ce secteur économique du pays a besoin d’une attention particulière si l’on veut véritablement amorcer le développement de ce pays. Car, l’énergie est la source du développement d’un pays.

Milca Bissidi