Du 31 octobre au 4 novembre 2022 au complexe Galaxy à Bangui, le ministère de la santé et de la population renforce les capacités du personnel soignant sur la quantification des produits de la santé de reproduction. Une initiative du ministère de la santé en collaboration de l’UNFPA. La cérémonie d’ouverture a lieu le lundi 30 octobre sous la présidence de Docteur Mauricette Goddot, représentant le ministre de la santé et de la population Dr Pierre Somse. Cette activité vient après une autre organisée au mois de mai passé.
Pour assurer une disponibilité constante des produits de qualité, le ministère de la santé publique et de la population avec l’appui de UNFPA organisé un deuxième atelier de quantification des prévisions en produits de santé de la reproduction en réunissant tous les principaux partenaires impliqués dans le système de la chaine des approvisionnements, gestion et de distribution des produits Santé-Reproduction.
En matière d’approvisionnement en produit de planification familiale, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) reste le seul fournisseur de produits contraceptifs en appuis au programme national de planification familiale.
L’ouverture en 2022 d’une ligne budgétaire pour contribuer à l’achat des contraceptifs témoigne de la volonté du gouvernement centrafricain sur un retour d’investissement en planification familiale dans le cadre de la couverture sanitaire universelle. A cet effet, un premier atelier de quantification tenu en mai 2022 a permis l’identification et le renforcement des capacités d’un pool national pour les exercices futures. La réalisation du présent atelier en comptant sur ce pool permettra entre autres de les faire entériner par un document officiel qui garantira leur disponibilité.
Docteur Mauricette Goddot assistante du Directeur Général de population et soins de santé primaires donne des précisions : « La quantification permet de savoir quelle est le nombre de produits contraceptifs qu’on aura besoin de disposer dans une période donnée. C’est-à-dire on a besoin de combien de produits pour un mois, combien pour le trimestre, combien pour les années etc. Et ce sont les exercices qu’il faut faire à l’avance pour pouvoir prévoir le nombre exact de produits avant que la population ne demande à entrer en procession des produits contraceptifs qui sont disponibles ».
Selon Mauricette Goddot, la RCA est le deuxième pays qui enregistre un taux de mortalité maternelle le plus élevé de 829 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2018, soit six décès maternels par jour. Le pic étant en l’an 2003, avec 1.355 décès pour 100.000 naissances. Pour réduire ce taux, il faut se pencher sur les questions de la planification familiale de telle sorte que les femmes aient accès à un moyen de contraception sure pour qu’il n’y ait pas de grossesse indésirée et que le nombre des avortements diminue : « le taux de la mortalité maternelle est très élevé dans le monde et la République Centrafricaine s’inscrit au deuxième rang des pays dans lequel les femmes décèdent beaucoup parce qu’elles sont enceintes ou pendant l’accouchement. Et nous avons aussi fait mention que parmi les 882 cas de décès pour 100.000 naissances vivantes, nous avons 31% de cas de décès qui sont liés à l’avortement. Et l’avortement non sécurisé c’est l’avortement aux cours duquel la femme décide de sa propre initiative de mettre un terme à sa grossesse », a-t-elle ajouté.
Bouchta Mourbit, chef des opérations humanitaires à UNFPA, représentant le représentant-pays a réitéré le soutien de son agence au ministère de la santé dans le cadre de la santé de la reproduction, avant d’inviter les participants à profiter de ses sessions pour renforcer leurs capacités.
« Nous avons été aux côtés du gouvernement à travers divers appuis en matière de la planification familiale. Cet atelier s’inscrit dans le but d’aider les efforts du gouvernement centrafricain afin de quantifier de manière scientifique et rationnelle les produits de contraception et de la santé de reproduction », a souligné, chef des opérations humanitaires à UNFPA-RCA.
Les participants à cet atelier auront à finaliser durant cette session de formation le plan d’approvisionnement en produits de la santé de reproduction pour la période de 2023-2025.
La planification familiale constitue une des stratégies principales pour la réduction de la mortalité et de morbidité maternelle et néonatale dans le monde. Selon les données disponibles en République Centrafricaine, les indicateurs en santé sexuelle et de la reproduction montrent ce qui suit : forte mortalité maternelle : est estimé à 829 décès pour 100.000 naissances vivantes soit 6 décès maternels par jour ; le taux de prévalence contraceptive est encore faible (14,4%) MICS2018-2019 ; les besoins non satisfaits en planification familiale moderne importants (30%) MICS 2018-2019, ISF : 6,2 enfants par femme.
Dorcas Bangui Yabanga
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