Les dirigeants sociaux de trois sociétés coopératives agricoles ont bouclé samedi 29 janvier 2022 une formation débutée le 19 janvier et organisée par la Chambre de l’Agriculture, d’Elevage, des Eaux, Forêts, Chasses, Pêches et du Tourisme. La clôture de cette première session est marquée par une conférence de presse animée conjointement par les présidents des Conseils d’Administration de ces coopératives, le président de la Chambre d’Agriculture et le Ministre de l’Agriculture et du développement rural.

Trois sociétés coopératives sont pionnières dans la politique du gouvernement à restructurer le secteur agricole. Il s’agit de la société coopérative des Maraichers de Bimbo 3, de la société Coopérative des Maraichers de Bimbo 4 et de la Société Coopérative Agropastorale de Sakai.

Cette session a permis aux bénéficiaires de comprendre l’acte uniforme OHADA relatif aux sociétés coopératives, de maitriser les responsabilités du conseil d’administration et des membres du conseil de surveillance, d’élaborer le projet de  plan d’action de la mandature pour chaque conseil d’administration, d’élaborer le projet de programme d’activité pour l’année 2022 de chaque société coopérative avant de réfléchir sur  le plan d’affaire à mettre en œuvre.

En effet, le premier ministre Henri-Marie Dondra dans son discours programme avait donné la principale orientation en ce qui concerne l’agriculture. Selon le chef du gouvernement, « le pays doit passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture intensive basée sur le développement d’un secteur privé agricole dynamique qui crée des emplois pour les jeunes et les femmes. Le gouvernement va promouvoir la création des entreprises agricoles collectives sous la forme des sociétés coopératives conformément à l’acte uniforme OHADA, relatif aux droits des sociétés coopératives ».

C’est dans cette logique que cette première session a été organisée. Aussi, elle s’inscrit dans le cadre de la feuille de route pour la structuration professionnelle et entrepreneuriale du milieu rural en cour d’élaboration par le ministère avec l’appui du FIDA, afin de définir les étapes du processus de structuration du monde rural. Ce chantier prendra en compte la structuration des sociétés coopératives à partir des sociétés coopératives  à la base au niveau des sous-préfectures, des unions au niveau des préfectures, des fédérations au niveau des régions et des confédérations au niveau national.

La structuration des interprofessions au niveau des principales filières, la mise en place du réseau des chambres régionales d’agriculture et du tourisme, la structuration des sociétés coopératives de micro finances et des mutuels de protection sociale font aussi partie de cette feuille de route. « Il s’agit en définitif d’une composante majeure de la vision de développement de notre agriculture à horizon 2050 conformément à l’étude prospective RCA 2050 que le gouvernement est en train de mettre en œuvre. Cette feuille de route fera l’objet d’une large consultation avec l’ensemble des parties prenantes à différents niveaux pour dégager un consensus national autours de cette vision », a déclaré le ministre de l’agriculture et du développement rural, Eric Rokosse Kamot.

Ces trois coopératives ont fait des plaidoyers allant dans le sens de l’appui aux intrants et semences, la facilitation de l’espace de production, notamment le problème des fonciers et d’aménagement foncier ainsi que les questions liées au stockage et à la commercialisation. Le gouvernement devra aussi faciliter octroi de la personnalité juridique des Sociétés Coopératives.

Les appuis du gouvernement conduisent les Sociétés Coopératives à avoir une autonomie afin de discuter et décrocher directement des financements chez les bailleurs de fonds. L’idée est aussi de conduire les Sociétés Coopératives à remplacer les groupements agricoles souvent très limités dans leur champ d’action.

C’est ainsi que le ministre a encouragé les membres de ces sociétés pionnières en ces termes : « Vous représentez les nouvelles générations des leaders agricoles que le pays veut faire émerger  pour la transformation de l’agriculture. Soyez conscient du rôle de pionnier qui vous revient et battez-vous pour relever les différents défis dans l’esprit des valeurs et principes coopératifs, notamment votre capacité à vous prendre en charge et à être responsables  individuellement  et collectivement ».

En effet, la Centrafrique dispose de 15 millions de terre arables. Mais le pays n’atteint toujours pas l’autosuffisance alimentaire. L’agriculture est pourtant le pilier de l’économie locale. C’est ainsi que Dr Désiré Yassigao, président de la Chambre de l’Agriculture compte se baser sur l’expérience et les acquis de ces trois sociétés pour dupliquer dans les villes de province afin de stimuler les productions agricoles.

Fridolin Ngoulou