Invité à Brazzaville pour commémorer le 80è anniversaire du « Manifeste de Brazzaville » du 27 octobre 1940, Faustin Archange Touadera s’est entretenu en marge de ce colloque avec Jean Yves le Drian, ministre français des affaires étrangères.  Selon nos informations, trois sujets importants ont été évoqués à savoir le vote des réfugiés, la lutte contre les Fake-News et le dossier de la société Al Madina.

Des informations indiquent sous l’anonymat que la question du vote des réfugiés a été le sujet principal de cet entretien. Le ministre Jean-Yves Le Drianaurait demandéla position du président Touadera quant à la non-participation des réfugiés aux élections.

La réponse du président Touadera serait liée à la crise sanitaire en cours qui a fortement joué sur le processus électoral et le retard des pays concernés dans la réponse aux correspondances envoyées.  Seuls le Cameroun et le Soudan ont répondu favorablement. La RDC n’autorise pas les réfugiés à voter sur son territoire. Jusqu’à la fin d’enrôlement, le Congo Brazzaville et le Tchad n’avaient pas répondu.  A la lumière des réponses, le gouvernement avait décidé de ne pas faire voter une partie des réfugiés.

Aussi, la majorité des réfugiés est retournée et que la convention de Vienne n’autorise pas le vote des réfugiés. Le vote de 2015 était une exception.

Cependant, le président aurait dit que plusieurs réfugiés se sont enrôlés en dehors des camps parmi la diaspora, surtout les réfugiés qui se sont intégrés dans les communautés.

Le 2e sujet a touché les campagnes des Fake-news contre les intérêts français voire européens en Centrafrique. Là, selon nos informations, « le chef de l’Etat n’a pas manqué d’évoquer le fait qu’il est aussi diffamé chaque jour dans la presse », a confié une source qui a requis l’anonymat.

En fait, selon le commentaire de cette source anonyme, deux principaux camps s’affrontent régulièrement dans la presse en Centrafrique : Les médias pro russe et pros français. « Pour lutter contre les Fake-news, nous devons comprendre que ces deux camps s’affrontent et qu’il n’y a pas un camp victime d’un autre. La lutte doit être générale. Si le président, son gouvernement et sa famille politique sont au quotidien attaqué dans la presse nationale et internationale, les gens ne tiennent pas des réunions en marge des sommets pour en parler », a critiqué cette source contactée à Bangui qui rassure que le chef de l’Etat n’ait jamais donné un mot d’ordre à ses soutiens d’attaquer n’importe quel pays ami ni une organisation quelconque.  

Parlant de la société Al Madina que l’Etat lui a confié la charge des confections des documents sécurisés, il serait question pour le président de se prononcer à la suite des multiples accusations contre cette société, lui attribuant l’appartenance à des groupes terroristes et le non-respect de la loi en ce qui concerne les prix de ces documents.  « Ce qui est une ingérence dans la gestion interne d’un Etat », a martelé une autre source interrogée, qui semble mâcher les mots, concernant les propos du président Touadera avec ministre Jean Yves Le Drian.

Mais selon nos informations, l’Affaire Al Madina qui continue de faire couler l’encre depuis plusieurs mois déjà, devrait être traitée à nouveau prochainement lors d’un conseil des ministres. Le climat politique actuel notamment la concertation (format dialogue) avant les élections ne pourrait avoir lieu. Mais le chef de l’Etat Faustin Archange Touadera prône le dialogue permanent qui se fait déjà entre lui, le gouvernement, les acteurs politiques et la société civile.

A l’approche des élections, le climat politique n’est pas serein dans la presse, surtout ceux qui défendent mordicus l’intérêt de X ou Y pays ami, à l’heure actuelle.   /Fridolin Ngoulou