L’Afrique mérite que la plus grande attention lui soit accordée lors de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP27), qui se tient en novembre prochain en Égypte.

C’est la déclaration faite, mercredi 27 juillet 2022, par les membres d’un panel organisé par le Conseil de l’Atlantique sur les Perspectives économiques en Afrique 2022, le rapport phare du Groupe de la Banque africaine de développement. Une équipe du Groupe de la Banque africaine de développement, conduite par l’économiste en chef et vice-président par intérim Kevin Urama, est à Washington D.C. pour présenter l’édition 2022 de Perspectives économiques en Afrique , une publication phare de la Banque, à des leaders d’opinion internationaux et à d’autres organismes ciblés. Intitulé, « Soutenir la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique », le rapport met en lumière, cette année, la menace croissante que fait peser le changement climatique sur les vies et les moyens de subsistance en Afrique. Dans un message vidéo diffusé à l’une des sessions, le président et directeur général du Bezos Earth Fund, Andrew Steer, a exhorté les dirigeants africains et du reste du monde à faire preuve d’audace et à collaborer de manière plus créative dans le cadre de la préparation de la COP27, prévue en Égypte. De l’avis de M. Steer, ex-envoyé spécial de la Banque mondiale pour le changement climatique, la COP27 offre au monde une opportunité exceptionnelle de voir grand pour l’Afrique : « Nous devons en faire la COP de l’Afrique. Aussi, ce que la Banque africaine de développement et le Conseil atlantique tentent de faire pour sensibiliser le public est extrêmement important. » Qualifiant Perspectives économiques en Afrique 2022 de « rapport excellent », il a ajouté : « Il décrit on ne peut mieux cette période qui donne matière à réflexion pour l’Afrique en particulier, mais pour le monde entier en vérité — un ralentissement de l’économie mondiale et une conjonction de circonstances défavorables : hausse des prix des denrées alimentaires, de l’énergie et des taux d’intérêt, et une augmentation choquante de l’impact du changement climatique et de la vulnérabilité écologique, à un moment où les ressources internationales ne sont pas ce qu’elles devraient être. » Lors d’une présentation du rapport, l’économiste en chef par intérim Kevin Urama a appelé à la coordination des politiques et à une approche plus holistique de la lutte contre le changement climatique. « Nous perdons 5 à 15 % de croissance du PIB par habitant en Afrique à cause du changement climatique, à quoi s’ajoutent les autres problèmes que le changement climatique entraîne sur le continent », a-t-il déclaré. « Dans toutes ces difficultés, se trouvent des opportunités d’innovation. Pensons grand, agissons grand et sauvons la planète. » ; « Alors que nous nous préparons pour la COP27, le fait d’honorer l’engagement de financement climatique annuel de 100 milliards de dollars que les pays à haut revenu avaient pris en 2009 envers les pays en développement contribuera à rétablir la confiance dans le fait que nous prenons le changement climatique au sérieux, même si cela ne suffit pas », a rappelé M. Urama ; Perspectives économiques en Afrique « rend compte de manière convaincante des défis très réels et urgents à relever pour accomplir une transition énergétique juste en Afrique », a ajouté Tyler Beckelman, administrateur adjoint pour l’Afrique à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). « Ne vous méprenez pas, la crise est déjà là », a averti M. Beckelman. « Quatre saisons des pluies avec de faibles précipitations dans la Corne de l’Afrique – avec une cinquième qui risque de se produire cet été – sont le résultat direct du réchauffement climatique et, malheureusement, cela pourrait devenir la norme. » ;

Il a indiqué que les États-Unis veilleraient à ce que leurs partenaires africains aient la capacité et les ressources nécessaires pour asseoir les bases d’une économie durable et à faible émission de carbone, qui fournisse suffisamment d’énergie pour la croissance. « Bien que les défis soient énormes, nous avons de nombreuses raisons d’être optimistes, a-t-il poursuivi. Des investissements soutenus dans l’adaptation et l’atténuation, par le biais d’énergies renouvelables et de pratiques d’utilisation des terres respectueuses du climat, aideront les pays africains à trouver des moyens innovants de bâtir un avenir plus juste et équitable pour les populations du continent. » S’intéresser à l’Afrique et au changement climatique est devenu primordial, a renchéri la directrice Afrique de l’Atlantic Council, Rama Yade. L’événement comportait une table ronde dédiée au rapport, à laquelle participaient Anthony Simpasa, directeur par intérim de la Division des politiques macroéconomiques, de la viabilité de la dette et des prévisions de la Banque africaine de développement ; Ayaan Adam, directrice principale et Président directrice-générale d’AFC Capital Partners à l’Africa Finance Corporation ; Jeffrey Krilla, vice-président chargé des politiques publiques mondiales et des affaires gouvernementales à Kosmos Energy ; et Queen Quinn, associée fondatrice de Kupanda Capital. L’édition 2022 de Perspectives économiques en Afrique avance des options politiques étayées par des données probantes, afin de favoriser une croissance inclusive en renforçant la résilience au changement climatique et une transition énergétique juste en Afrique.

L’événement était l’occasion de présenter aux parties prenantes de Washington DC, les principales conclusions du rapport et d’en discuter les priorités et les recommandations concrètes en amont de la COP27.

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