Comme tous les musulmans du monde, les musulmans de Centrafrique se sont aussi lancés dans cette pratique coranique qui vise à chercher la face et implorer la faveur de Allah pendant une période de 30 jours.

C’est dans cette optique que le Conseil Supérieur Islamique de Centrafrique (CSICA)  dans la soirée du mercredi 22 mars 2023 a lancé officiellement le démarrage du ramadan pour le jeudi 23 mars 2023, une période placée sous le signe de la paix,  de la réconciliation, de la cohésion sociale et du vivre ensemble dans le pays.

A cet effet, Oubangui Médias s’est intéressé à Aladji Oustas Djamaladine, chargé d’enseigner les enfants à l’école coranique qui, nous explique le ramadan, qui doit l’observer et qu’est-ce qu’il apporte dans la vie d’un véritable musulman.

« Ce mois de ramadan est très important pour les musulmans. Ramadan est le nom du mois. Par contre le siame est synonyme de carême pour les chrétiens catholiques et jeûne pour les protestants est aussi une autre chose que le Ramadan. Le mois d’Islam qui est elgérie est le 12/50 des mois du calendrier français. Je citerai par exemple moharam, safar, rabio awal, rabiyo oussani, joumadé awale, joumadé oufani, radiab-sabane, ramadane qui est le nom d’un mois », a-t-il expliqué.

« Dans les 12 mois de l’année, nous prenons un mois où nous nous abstenons du manger. Nous démarrons ce jeûne à partir de 4 heures du matin pour clôturer aux environs de 18 heures durant tout le mois. Beaucoup de musulmans pensent que faire le ramadan, c’est seulement se priver du manger. Non ! C’est plutôt un moment où on soumet tout son corps entier c’est-à-dire nos yeux, nos pieds, nos bras, nez etc à Dieu », souligne –t-il.

Selon lui, pendant cette période, on doit éviter de fréquenter certains lieux de loisirs, c’est-à-dire tout ce qui peut détruire le ramadan. Cet ordre de ramadan vient de Dieu  et cela est dit dans le chapitre de lapha. Ce principe a commencé depuis les temps de nos pères Adam, Abraham jusqu’à Jésus. Le Siame ou le jeûne du prophète David (Daouda) se fait différemment. Il peut faire le ramadan aujourd’hui, le lendemain il mange et boit de l’eau. Il totalise six mois de ramadan et six mois de loisirs. Mais pour le prophète Mohamat Salam, dans une année, on prend juste d’office un mois de ramadan. Mais cela ne sera pas toute la journée ou toute la nuit. On peut manger toute la nuit et pendant le jour, observer le jeûne.

« Dieu dit, je vous fais observer ce carême ce n’est pas pour vous faire souffrir ou vous faire du mal. C’est plutôt pour que vous ayez la crainte de Dieu en lui restant fidèle car dit-il, je l’ai donné à vos pères Adam, Aaron, Noé, Moïse qui ont observé scrupuleusement », poursuit Aladji Oustas Djamaladine.

Il arrive parfois où les musulmans ont peur de ce moment parce que le délai est trop long (30 jours). Mais quand ils arrivent à 10 jours de la fin, ils se préparent en se cousant des habits, d’autres demandent à leurs épouses de fabriquer des gâteaux pour la fin de ramadan. « Dieu est trop sage sachant que c’est lui qui nous a créé et il sait pertinemment que pendant ce moment de 30 jours, quelqu’un peut tomber malade, une femme enceinte peut accoucher. Raison pour laquelle, Allah demande que tous ceux qui sont malades quelle que soit la maladie, de ne pas faire de ramadan. Mais plutôt se soigner et une après la guérison, si elle intervient dans le carême, les intéressés peuvent continuer avec les autres, tout en rattrapant les jours manqués. Même si on voyage soit en voiture, en bateau ou en avion, Dieu nous ordonne de boire de l’eau. Pour les personnes ou femmes âgées et qui ont des maladies qui ne leurs permettent d’observer le ramadan, elles doivent à chaque jour amener un repas à ceux qui observent le jeûne. Le ramadan collectif est avantageux. Le prophète Mossala  fait une exception pour les enfants par rapport aux adultes. Il faut initier nos enfants au respect et aux prières de cinq fois par jour jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 7 ans. A  7 ans, il ne faut pas les chicoter mais leurs donner seulement des ordres et c’est à partir de 10 qu’on peut commencer à donner des coups de fouets aux enfants d’après le coran », souligne Aladji Oustas Djamaladine.

Selon toujours notre invité, à partir de 10 ans, si l’enfant décide de faire le séoure qui est le jeûne lui-même, il faut le laisser ou l’encourager.

« En Centrafrique beaucoup de nos enfants désirent le faire. En faisant cela, ils peuvent réclamer à manger. Il faudrait leurs accorder. Si l’enfant observe normalement le ramadan jusqu’au soir le « anour » qui est la récompense sera payée au papa et à la maman », précise la source.

Aladji Oustas Djamaladine attire l’attention de ceux qui prétendent tromper Dieu pendant le ramadan en mangeant en cachette. « Dieu les voit », prévient notre interlocuteur.

Le ramadan a une portée capitale et exige aux musulmans de prier 5 fois par jour et de ne pas manquer les tarawi, tahoudjiou, accompagné par les sacrifices ou holocaustes. « Nous constatons que pendant les périodes de ce jeûn, nos frères veulent avoir des milliards en augmentant les prix du sucre, huile et autres, non! Aidons plutôt ceux qui n’ont pas de moyens à s’en procurer à des vils prix et c’est aussi la contribution au sacrifice. Nous exhortons le gouvernement à ouvrir rester vigilent puisque les frontières ne sont pas fermées pour que les produits de première nécessité connaissent une hausse » dit-t-il avant de lancer un autre appel en ces termes : « A la fin du ramadan, il faut inviter les voisins à partager les plats afin d’ arracher les bénédictions. Nous sommes tous enfants d’un même pays et nous devons nous aimer les uns les autres et éviter de suivre les hommes politiques. Car ces politiciens ont leurs objectifs soit le fauteuil présidentielle, soit le poste. Ils en profitent pour nous utiliser à des fins politiciennes », conclu Aladji Oustas Djamaladine.

Alexis Ngbodo